© Olivier BACHELARD
rédacteur en chef de la revue Anime Land
Le rédacteur en chef de la revue Anime Land assure un accompagnement de la sortie du film Steamboy pour la Gaumont, et nous accueille en conséquence à une table de la Brasserie du Hilton, nous expliquant les tenants et les aboutissants de ce nouveau film signé du réalisateur d'Akira.
Sortie en juillet au Japon, le film n'a que moyennement fonctionné là-bas, car la grosse attente est aujourd'hui générée par le nouveau Miyazaki, que l'on pourra voir en janvier. Exceptionnellement, la sortie à été programmée directement dans la foulée en Europe. Il souligne que la version visible en France sera la version intégrale, sans scènes coupées, ou dialogues ou musiques ajoutés ou modifiés, contrairement aux versions américaines de Kiki petite la sorcière par exemple. En France, aucun film d'Otomo n'a été visible au cinéma depuis Akira en 1988. Seul Memories, série de trois sketchs, dont le dernier est signé Otomo, est sorti en dvd cet été.
L'idée de Steamboy est assez ancienne chez le réalisateur, et la concrétisation de ce projet a pris entre 6 et 7 ans. Ceci principalement pour des questions techniques, car le réalisateur voulait faire en sorte que la vapeur soit crédible, et il a donc dû développer des techniques chères pour rendre ce « matériau » spécifique. La production a pris de nombreuses années, notamment pour réunir l'argent, que la Bandaï s'est finalement décidée à investir il y a deux ans. Steamboy a donc coûté très cher, pour un succès relatif en son pays, car visant un public plus adulte que Miyazaki. Il sera intéressant d'observer d'ailleurs selon Laurence, le type de public qui ira voir le film en France.
Steamboy n'est pas une adaptation d'un manga, c'est un « anime » basé sur une idée d'Otomo. Son rythme effréné est une manière de montrer le foisonnement des idées au travers des machines. Le réalisateur s'amuse a construire un monde, puis à le détruire, comme l'avait fait dans Akira, ou dans le scénario de Metropolis de Rintaro. Dans Metropolis, il s'agissait d'une ville, alors que dans Akira on était dans l'infiniment petit, les mutations de l'être humain, lui donnant certes du pouvoir, mais entraînant aussi sa destruction.
Otomo devrait rester à terme dans le domaine du dessin animé. Car celui-ci lui permet de ne pas s'inquiéter de savoir si l'acteur sera là, s'il se blessera. Celui-ci permet également de tout faire faire à ses personnages, sans limite. Il envisage un Steamboy 2, qui devrait s'appeler Steamgirl. On peut d'ailleurs noter que dans le générique de fin, les images à l'écran poursuivent l'histoire du film, lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris, mais que le gamin n'y a pas vraiment grandit.
Les personnages du film sont très réalistes, loin des grands yeux typiques de l'animation japonaise. Il a ainsi lancé une sorte d'école, liée au souci du détail, y compris dans l'utilisation du son. Et il ne s'adresse pas principalement aux enfants, et tache finalement de faire oublier qu'il s'agit d'un dessin animé, se concentrant sur le scénario et le message. Celui-ci n'est d'ailleurs pas noyé dans l'action, et concerne à nouveau le pouvoir qui pervertit les hommes, les rend fou. Car pour Otomo, « l'avenir est [clairement] dans les mains des jeunes », et non des adultes, déjà touchés.
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