Fourberies paradoxales

Avec son animation aux décors statiques et peu fouillés, sur lesquels évoluent des personnages aux traits minimaux, sans ombrages ni mouvements de détails, ce dessin animé suédois dénote un peu dans le paysage de l'animation actuelle. Pourtant le début avait le mérite d'intriguer, affichant un drôle de mélange entre un ourson super-héros (Bamse) au miel faisant office de potion magique, une tortue inventeur (Carapace) qui ne compte pas se laisser bousculer dans son rythme de vie et un renard manipulateur qui n'est pas sans rappeler l'un des personnages du Pinocchio de Disney.

Malheureusement la magie sera de courte durée. Et à peine la fête d'anniversaire de Carapace gâchée et les méchants partis en forêt des trolls avec la grand mère enfermée dans une malle, l'histoire deviendra un fourre tout assez indigeste où se rejoignent scènes d'aventure trop courtes pour être appréciées et combat final aux invraisemblances à peine masquées. Malgré un discours de départ qui affirme que rien n'est jamais noir ou blanc et que chacun, aussi malhonnête soit-il, peut changer (si l'on est gentil avec lui... !), le film s'appuie finalement tout du long sur le principe inverse pour arriver à sa démonstration. Paradoxal et assez ennuyeux, même si les plus petits n'y verront que des personnages rassurants, ou presque.