PORTRAIT

JENNIFER CONNELLY

Interprète

Portrait

©Warner Bros.

Actrice dont on connaît le visage mais pas forcément le nom, Jennifer Connelly aime être discrète, préférant arpenter les plateaux de tournages que s’exposer dans les magazines people. Et si de notre côté de l’Atlantique, beaucoup ont encore du mal à se rappeler de son patronyme, son rôle de l’épouse de Noé dans le film de Darren Aronofsky devrait y remédier. Pouvant se targuer d’avoir tourné pour des réalisateurs tous plus prestigieux les uns que les autres, la belle brune est sans conteste une actrice exigeante qui méritait bien un portrait.

Née le 12 décembre 1970 à Catskill Mountains dans l’état de New-York, fille unique, Jennifer Connelly connaît une enfance des plus classiques dans son quartier de Brooklyn. Mais à l’âge de 10 ans, son destin va venir frapper à sa porte. Un publicitaire, subjugué par la beauté de la petite fille, et grand ami du père, conseille à ce dernier de présenter sa progéniture à un casting pour une agence de modèles enfants. Le père s’exécute, et l’agence de mannequinat remarque immédiatement la lueur qui se dégage du sourire de la gamine, celle-ci se voyant alors propulser dans de nombreux spots télévisés et publicités pour magazine. Mais outre cette beauté indécente, la petite Jennifer démontre une aisance naturelle à se mouvoir devant une caméra, maîtrisant déjà parfaitement les codes imposés par l’objectif. C’est ainsi en toute logique que l'on va rapidement voir débarquer sur les écrans la jeune new-yorkaise.

Et ses débuts seront fracassants ! À l’âge de quatorze ans, elle fait ses premiers pas sous la direction de Monsieur Sergio Leone en interprétant le rôle de Déborah adolescente dans « Il était une fois en Amérique ». L’année suivante, on la retrouve dans le rôle-titre d’un film d’épouvante-horreur réalisé par l’un des maîtres du genre, Dario Argento, « Phenomena », où elle joue une jeune fille capable de communiquer avec les insectes pour retrouve un terrible meurtrier. Sa carrière lancée sur les chapeaux de roue, elle préfère pourtant s’éloigner quelque temps des plateaux pour se consacrer à ses études qui la voit notamment fréquenter les prestigieuses universités de Yale et Stanford. Mais l’appel de la caméra était beaucoup trop fort pour la jeune femme, et au bout de trois ans, elle abandonne ses études pour revenir à sa passion première, la comédie. Dans les années 90, elle apparaît ainsi au générique de « Labyrinthe » aux côtés de David Bowie, de « Hot Spot », le thriller érotique de Denis Hopper, ou encore « The Rocketeer » de Joe Johnston, un film d’aventure sur fond de nazisme et d’espionnage.

Si durant la décennie, Jennifer Connelly excelle dans différents registres, du drame social « Fièvre à Columbus University » au film fantastique « Dark city », ce n’est que dans les années 2000 que la carrière de la comédienne va véritablement exploser, en particulier grâce à deux rôles. Dans « Requiem for a dream » de Darren Aronofsky, elle interprète avec brio une junkie prête à tout pour sa dose. Cette prestation époustouflante lui vaut les louanges des critiques, acclamation qui se poursuit l’année suivante grâce à son interprétation dans le biopic de Ron Howard sur l’économiste et mathématicien John Forbes Nash, incarné par Russell Crowe, « Un homme d’exception ». Tenant parfaitement tête à l’acteur néo-zélandais, elle décroche un Oscar et un Golden Globe.

Désormais reconnue par la profession pour ses qualités évidentes, la belle en profite pour s’amuser dans le blockbuster d’Ang Lee, « Hulk ». Choisissant ses rôles avec minutie, l’actrice va alterner entre grosses productions et films indépendants, faisant preuve d’un grand éclectisme. Elle passe ainsi avec une aisance déconcertante du drame cruel et dérangeant « Little Children » au conflit en Sierra Leone dans « Blood Diamond » où elle joue une journaliste investiguant sur un trafic de diamants. Et lorsqu’elle a du temps libre, elle essaye de sauver le monde aux côtés d’un extraterrestre dans « Le jour où la Terre s’arrêta », remake du film éponyme.

Après un passage dans le film choral « Ce que pensent les hommes », on la retrouve en partenaire de son mari Paul Bettany, incarnant l’épouse de Charles Darwin dans « Création » en 2010. L’année suivante, elle tourne une nouvelle fois sous la direction de Ron Howard, pour sa comédie adultère « Le dilemme ». Et en 2014, on la retrouve dans l’un des rôles titre de « Noé », un long-métrage qui souligne parfaitement sa vision du cinéma, entre blockbuster et thèmes intimistes, et qui réunit les deux hommes présents dans les deux films qui avaient lancé sa carrière, Russell Crowe et Darren Aronofsky. Après l’avoir propulsée sur le devant de la scène, ces deux-là devraient désormais lui permettre de connaître un grand succès populaire. Intelligent questionnement sur la nature humaine, cette épopée biblique permet une fois de plus à la comédienne de briller, et aujourd’hui, personne ne devrait plus oublier le nom de Jennifer Connelly.

Le saviez-vous ?

L’actrice souffre d’un trouble du déficit de l'attention.

Filmographie sélective

2014 : Un amour d'hiver, d'Akiva Goldsman
2014 : Aloft, de Claudia Llosa
2014 : Noé, de Darren Aronofsky
2012 : Stuck in Love, de Josh Boone
2011 : Salvation Boulevard, de George Ratliff
2011 : Le Dilemme, de Ron Howard
2010 : What's Wrong with Virginia, de Dustin Lance Black
2009 : Ce que pensent les hommes, de Ken Kwapis
2009 : Numéro 9, de Shane Acker
2009 : Creation, de Jon Amiel
2008 : Le Jour où la Terre s'arrêta, de Scott Derrickson
2008 : Cœur d'encre, de Iain Softley
2007 : Reservation Road, de Terry George
2006 : Little Children, Todd Field
2006 : Blood Diamond, d'Edward Zwick
2005 : Dark Water, de Walter Salles
2003 : Hulk, d'Ang Lee
2001 : Un homme d'exception, de Ron Howard
2000 : Le Fantôme de Sarah Williams, de Keith Gordon
2000 : Requiem for a Dream, de Darren Aronofsky
2000 : Pollock, d'Ed Harris
1998 : Dark City, d'Alex Proyas

Christophe Brangé
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