© Saje Distribution
Afrique du Sud 1996. L’archevêque Desmond Tutu est président de la Commission Vérité et Réconciliation. Il est sollicité par une femme dont la fille a disparu en 1993 afin qu’il découvre ce qu’il lui est arrivé. Il reçoit dans le même temps une lettre d’un détenu, Piet Blomfield, un ex-policier coupable de plusieurs meurtres. Tutu décide de le rencontrer…
Avec "Forgiven", Roland Joffé décide de traiter l’après Apartheid et la construction d’une Nation au travers de la Commission Vérité et Réconciliation qui a une forte dimension religieuse : c’est en confessant publiquement ses crimes commis durant l’Apartheid que l’on peut obtenir le pardon et de là commencer à construire un futur commun. L’homme de cette étape c’est l’archevêque Desmond Tutu porté par sa croyance en la nation arc-en-ciel (son expression pour désigner la nation sud-africaine post-Apartheid) et incarné par un Forest Whitaker investi.
Le film mélange différents genres : film de procès, film historique et film de prison, sans jamais réussir à tirer le meilleur de chacun d’eux. Le scénario oscille entre deux fils rouges : d’une part la rédemption et la vie en prison de Blomfield et, d’autre part, la quête de vérité de Desmond Tutu dans la recherche d’une jeune femme disparue (dont on comprend rapidement ce qu’il est advenu) et son questionnement sur sa propre foi. Ces deux enjeux sont introduits par deux courtes scènes totalement superflues au début du long-métrage : l’une revenant sur l’événement qui fit basculer la vie de Blomfield alors qu’il n’était qu’enfant (et qui sera de nouveau montrée sous forme de flashback) et la seconde sur le jour de la disparition de la jeune fille.
Eric Bana et Forest Whitaker font le travail avec des interprétations plus que convaincantes. Leurs quelques face-à-face demeurent l’intérêt principal du long-métrage, où, sous couvert de joutes verbales, se joue un combat de convictions et de rédemption. Malheureusement, ces moments-là ne constituent qu’une infime partie du film et ne le sauvent pas de l’ennui. La faute à une réalisation plate, à un scénario simpliste et à un ensemble qui manque clairement de souffle et de rythme. Roland Joffé préférant le poids des mots (trop souvent lourds) au choc des images.
"Forgiven" ne parvient pas à transcender son sujet et s’avère beaucoup trop policé et convenu dans son déroulé malgré une bonne prestation des deux comédiens principaux. De plus la réalisation plate de Roland Joffé ne permet pas de nous transporter.
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