© Apollo Films - JC Lother
Audrey travaille à l’Envol, un centre d’accueil de jour non-mixte pour les femmes sans abris. Alors que l’on menace de fermer le centre et que la demande est toujours plus élevée pour une aide qui ne permet pas vraiment aux femmes de s’en sortir, elle décide avec la gestionnaire du centre de tenter quelque chose de nouveau...
Ce film, aussi dur et dramatique soit-il, est un feel good movie. Le spectateur en ressort grandi, heureux et plein d’espoir, riche de réelles solutions proposées à des gens qui sont dans la misère, et cela, pour tous les types de profils. Vient s’ajouter à cela une peinture d »une administration française compréhensive et non-systématiquement diabolisée, ainsi qu’une histoire d’amour aussi improbable que mignonne.
Ce film est l’occasion également de mieux comprendre le travail des différents acteurs de ce secteur et la place de la loi et de la norme. Il est alors possible de mieux comprendre pourquoi certaines décisions sont prises, qui semblent absurdes. Il s’agit ici de faire comprendre pourquoi l’aide doit être organisée et ne peut être que sporadique. Car comme quand César donnait du pain et des jeux à ses foules pour leur faire oublier la famine, la misère et les morts incessantes des soldats dans ses conquêtes, l’aide qui consiste à donner le gîte et le couvert pour un jour à un sans-abri n’est pas vraiment une aide, mais peut-être même constituer un risque de handicap.
"Les invisibles" est un film essentiellement féminin. Et il est peut-être dommage de noter qu’une partie du salut final vient d’un personnage masculin, alors que tout le combat a été mené par des femmes. Les hommes sont peu développés et représentent souvent des stéréotypes, mais ce sont eux qui apportent une touche comique au film.
"Les Invisibles" est donc un film très efficace dans la gestion de l’émotion, les actrices livrent toutes de très bonnes performances, et la solution proposée pour aider ces femmes dans le besoin représente une vraie recherche et un vrai espoir vers un mieux. Mais la proposition sociale n’est que peu suivie par une proposition de cinéma. Fort bien écrit, bien joué, efficace dans sa mise en scène, mais pas d’une très grande richesse cinématographique, ce film peut aussi bien être regardé chez soi avec une boite de mouchoir qu’au cinéma.
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