© StudioCanal
Théo vient de naître. Sa maman à accouchée sous X. À un jour, il intègre le programme d’adoption. À l’autre bout de la chaîne, Alice en est à sa huitième année de combat pour devenir mère. Entre eux, un ensemble de professionnels va agir pour qu’ils puissent se rencontrer...
"Pupille" et "Réparer les vivants" (Katell Quillévéré) partagent la même forme et le même objectif : donner à voir une institution et un processus que tout le monde pense connaître à travers les gens qui y participent, professionnels comme bénéficiaires.
Jeanne Henry s’attache ici à montrer les vies et les profils des différentes personnes intervenant dans le processus de l’adoption, ou comme elle le dit, "les différents bras qui portent un nourrisson de sa mère biologique et sa mère adoptive". Le film s’ouvre ainsi sur une révélation, afin de consciemment se débarrasser du suspense pour vraiment saisir ce qu’est le processus de l’adoption et les gens qui le vivent.
L’une des forces du film est sa recherche de réalité, conduite par le travail de documentation, mais aussi par la présence de véritables nourrissons à l’écran. Pour pallier aux interdictions françaises de filmer des bébés de moins de trois mois, l’équipe est partie tourner en Belgique où les normes sont moins contraignantes. Les informations documentaires et tout le côté pédagogique du film sont digérés par la mise en scène et la performance des acteurs qui sont dans une vraie recherche d’émotion.
Ce film signe les retrouvailles de la réalisatrice et de Sandrine Kiberlain, qui joue une femme très compétente mais frustrée dans sa vie professionnelle. Il met également en scène un Gilles Lellouch, symbole d’une certaine masculinité, complètement à contre-emploi : en père à la maison, doux et aimant, accueillant des enfants chez lui. Il est important également de signaler une très belle performance d’Elodie Bouchez (Alice), qui porte l’émotion du film et dont le jeu à fleur de peau, entre force et extrême sensibilité, est très maîtrisé. À noter également, celle, assez captivante en raison d’un jeu et de son regard très particulier, de Clotilde Mollet qui joue une assistante sociale. Tous contribuent à faire de "Pupille" un bon moment, qui va sans doute toucher et émouvoir.
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