© Le Pacte
réalisateur et scénariste
C’est au cinéma Comeodia de Lyon qu’Ari Folman est venu présenté en avant-première son nouveau long-métrage « Valse avec Bachir » qui sort le 25 juin 2008.
« Le film a été vendu partout dans le monde, sauf au Japon » raconte Folman tout en expliquant qu’il le doit à sa sélection au festival de Cannes. « On savait que cette plateforme immense du cinéma international pouvait aussi bien lancer notre film que le stopper net et nous détruire ! Recevoir la Palme d’or n’était pas très important. Nous avons eu un très bon accueil et étions très contents. »
La sortie du film en Israël s’est également très bien déroulée même si Folman ne sait pas trop comment le prendre : « En Israël, c’était un événement énorme, les gens sont allés le voir et sont ressortis heureux, ils ont aimé le film. Je regrette seulement qu’il n’y ait pas eu de débats autour… je ne sais finalement pas quoi en penser ! »
Ce qui est sûr, c’est que cette sortie pour lui et ses compagnons soldats restera un moment fort. « Pour mes amis, ça a été un grand choc, explique-t-il. D’un côté, c’est flatteur pour eux de se voir dessiné sur grand écran, ils ont été l’objet d’un travail pendant 4 ans. Mais de l’autre, ça peut être très difficile de revivre ce retour dans le passé. Notamment, ce personnage qui nage longtemps dans le film, en ce moment je l’appelle tous les trois jours, c’est dur pour lui… »
En effet, certaines des personnes que Folman a contactées ont même refusé d’enregistrer leur voix au doublage du film et ont demandé qu’on change leur identité dans le film. « Effectivement, consent Folman, deux personnes ont souhaité rester anonymes. L’une d’entre elles ne savait plus quoi dire de cette histoire et ne voulait pas recommencer à ouvrir cette plaie. L’autre ne voulait pas être reconnue, en reparler, c’était aussi pour elle un moyen d’éviter de s’exposer au grand jour… »
Pour le réalisateur, le film a agit comme une thérapie. Il raconte : « J’ai été trois ans dans l’armée israélienne et ensuite j’ai été réserviste jusqu’à mes 45 ans. J’écrivais des scénarios pour l’armée et quand j’ai décidé d’arrêter, on m’a envoyé consulter un thérapeute, j’y allais chaque semaine. Après huit séances, je me suis rendu compte que c’était la première fois que je parlais de ce qui m’était arrivé, j’en rêvais à peine. J’ai compris que tout avait disparu de ma mémoire. C’est à ce moment là que j’ai voulu en faire un film. »
Le choix de l’animation s’est fait très tôt. « Je n’avais qu’une crainte : que ça ne soit pas assez réaliste et que le public ne se connecte pas complètement aux personnages. Le plus beau compliment qu’on puisse me faire, c’est qu’on me dise qu’on oublie rapidement que les personnages sont dessinés. »
Entrez dans la danse et allez donc voir « Valse avec Bachir », un beau film israélien, qui un an après « Persepolis » nous rappelle combien l’animation reste un vecteur cinématographique fort et important. Ce film lui rend fièrement hommage.
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