affiche film

© Le pacte

VALSE AVEC BACHIR

(Waltz with Bashir)


un film de Ari Folman

avec : les voix de Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag...

Perturbé par le rêve d'un de ses amis, un ancien soldat israélien s'aperçoit qu'il a complètement occulté ses souvenirs des massacres de Sabra et Shatila. Il entreprend alors un travail de mémoire, réalisant interviews de médecins, psychologues et anciens camarades de combat...


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Photo film

Une magnifique introspection

Grand oublié du palmarès cannois (avec « Two lovers » de James Gray »), « Valse avec Bachir » est un film à l'originalité affiché et à la beauté plastique hypnotisante. Documentaire sous forme de dessin animé, il n'a pas, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, bénéficié de la technique du rotoscope, qui consistait dans « A scanner darkly », à repeindre l'image vidéo. Les nuances dans les visages des personnages sont pourtant assez confondants, et on aperçoit, comme sur l'affiche, toute la tristesse de ce jeune homme, observateur malgré lui, d'affrontements stériles. Tournée en vidéo, puis entièrement recréé en 2D, Flash et 3D, cette oeuvre revêt cependant un charme tout particulier.

« Valse avec Bachir » est à la fois un film poétique et un film politique, qui touche au coeur et prend aux tripes. Il suffit d'ailleurs de la scène d'ouverture, où une meute de chien traverse la ville,pour nous emporte dans son monde fait d'alternance d'interviews et de reconstitutions, ponctuées de rêves aussi magnifiques que terrifiants (les chevaux à l'agonie, la baignade devant les ruines bombardées...). Distillant une lancinante tristesse, jusque dans ses dernières images, réelles celles-ci, le film nous emporte peu à peu dans une mémoire individuelle que l'auteur voudrait voir devenir collective.

Les passages rêvés sont d'une cohérence esthétique époustouflante, offrant aux rétines du spectateur des images indélébiles, souvent baignées dans deux ou trois couleurs, comme le bleu ou l'or. Et les choix musicaux affirment la modernité de l'entreprise, mariant à merveille morceaux classiques et chansons insouciantes de festivité comme celle d'OMD (Orchestral Manoeuvre in the dark). Un film coup de poing, qui restera longtemps dans les mémoires.

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