© Warner Bros. France
Actrice et réalisateur
Les journalistes sont nombreux à guetter l’arrivée de celle qui, dans « La Jeune fille et les loups », donne la réplique à son mari d’acteur, Stefano Accorsi, et à Jean-Paul Rouve, Michel Galabru, sans oublier les loups…
En dix ans de carrière derrière la caméra, sept longs-métrages, une voix pour un personnage de film pour enfants et une bicyclette bleue à la télévision, Laetitia Casta, sait se faire attendre et se faire désirer des spectateurs. D’où ce mini émoi quand elle franchit la porte de la salle où nous l’attendons et quand elle prend presque instantanément la pose pour les photographes qui ne se font pas prier et la mitraillent sans discontinu à coups de flashes. On voit qu’elle a de la bouteille pour ce genre de prestation. Respect.
La Jeune Laetitia et les loups
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos loups : comment a-t-elle géré sur le plateau ? Etait-elle inquiète à l’idée de tourner en leur présence ? Laetitia Casta répond : « J’ai eu la chance d’être fascinée par les loups très jeune, ce qui fait que j’ai réalisé un rêve d’enfant de les rencontrer. Et non, je n’ai pas eu peur. » Nous voilà rassurés ! Pourtant, Stefano Accorsi a bel et bien eu quelques moments de frayeurs et n’a selon des rumeurs pas pu garder son calme dans une scène très impressionnante où la Casta se fait lécher par un loup, le mari croyant qu’il allait n’en faire qu’une bouchée !
Gilles Legrand, réalisateur de « La Jeune fille et les loups », a compris pourquoi de nombreux réalisateurs de films, mettant en scène des animaux, se sont toujours plaints des tournages, lourds et compliqués. « Les loups, déclare-t-il, sont vraiment des animaux durs à filmer. En plus, vous ne pouvez pas les filmer en meute, il faut toujours les filmer un par un ou deux par deux. Si vous faites attention pendant le film, vous ne verrez jamais dans le même plan la meute entière. » Mais Gilles Legrand est fier : « Peu de réalisateurs se sont attaqués à cet animal. Et nous, n’avons jamais filmé que des vrais loups alors que pour les films où ils apparaissent, ce sont quasi toujours des chiens qui font office de loups. Pour notre part on avait 90 % de loups. »
D’où, l’événement qu’est la sortie de ce film alliant le retour de Laetitia Casta et la présence pour une quasi-première fois du vrai loup dans un film français. Sauf que cette sortie est quelque peu gâchée par « Survivre avec les loups », arrivé sur les écrans il y a peu et ce que regrette le réalisateur. Mais Legrand se défend d'avoir traité du même sujet et… affirme avoir une ambition toute différente. « Nous avons voulu faire un film populaire, à la manière de « Jean de Florette » et « Manon des sources ». Un film avec sa petite histoire dans la grande Histoire. Mêler l’imaginaire et le réel. »
Revoilà donc Gilles Legrand parti dans la nature et les montagnes : « Comme pour « Malabar Princess », j’ai voulu faire de la montagne un décor vivant. » Et dans ce décor, des loups, une femme, des hommes. Les loups ont d’abord été recrutés par une équipe américaine avec qui tout ne s’est pas très bien passé. Les dresseurs ne voulaient pas coopérer avec l’équipe française. « Ils n’ont même pas terminé le tournage avec nous, car ils n’ont pas été dans le sens du film. On ne pouvait pas les endormir, ni faire intervenir des vétérinaires de notre équipe à nous… », explique Legrand. Aussi, ils ont eu beaucoup de chance de tomber sur un éleveur français qui avait Mako, ce jeune loup noir, véritable star du film.
Autour des animaux, la Casta. « J’ai été attirée par l’histoire des loups et l’histoire d’amour… ça m’a beaucoup plu », confie-t-elle. « J’ai fait des essais avec elle, poursuit Gilles Legrand, et c’est celle qui avait le plus de détermination. » Cela suffira-t-il à satisfaire les producteurs et le réalisateur, qui ont pour le box-office, une faim de loup ?
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