© Patrice Ricotta
réalisateur, acteurs et actrices
Une bande de gamins semble avoir envahi la salle ! Edouard Montoute laisse courir son chien (« mon chien prend trop cher, c’est pour ça qu’il n’est pas dans le film ! »), Elodie Navarre demande un café au même Montoute et propose qu’il serve tout le monde, Arthur Jugnot vient s’asseoir avec les journalistes pour poser des questions embarrassantes (« pour des rôles de trentenaires, certains n’ont déjà plus l’âge, non ? »)…
L’interview n’a pas encore commencé qu’on ne sait plus où donner de la tête ! Et lorsque les questions commencent à tomber, les acteurs ne se calment pas pour autant : on se demande comment Laurent Dussaux a pu tous les contenir pendant le tournage ! « L’ambiance était encore plus bougeant, avoue-t-il, là il n’y a pas tout le monde ! » « Ouais c’était presqu’autant le bordel qu’à la conf’ ! » renchérit Arthur alors que certains semblent ne pas écouter car le brouhaha a alimenté plusieurs questions parallèles !
Le réalisateur poursuit : « c’est un film choral. C’est venu par le scénariste car c’est une histoire vraie, sur sa bande d’amis, qu’il n’a pas voulu réaliser lui-même car il voulait du recul. Je l’ai aidé à accoucher de cette histoire ! Après, l’intérêt mais aussi le danger, c’était de pouvoir croire en cette bande, donc un besoin de complicité de jeu, etc. En fait pendant les répétitions, la bande s’est constituée d’elle-même »… « et puis on a tous couché ensemble au moins une fois », lâche Frédéric Diefenthal.
Un journaliste demande qui s’est retrouvé dans son personnage ? « le premier qui dit que c’est vrai pour moi je le tue », réagit promptement Elodie en référence à son rôle de blondasse nunuche ! « Moi oui », avoue Lisa Martino, « j’avais vraiment envie de jouer Marie. J’ai des points communs avec elle et donc une envie de dire des choses à travers elle ». Edouard corrige : « non c’est toi qui a copié ton personnage », en indiquant d’un regard son ventre enceint. Frédéric continue, plus sérieux : « un personnage, c’est aussi trouver la faille dans laquelle on peut entrer » et Arthur poursuit : « on est entré dans des situations de telle façon qu’on puisse devenir ces personnages-là » et Lisa résume : « en fait, c’est notre travail, quoi ! »
Au vu du parcours en partie télévisuel de Laurent Dussaux et du scénariste, on peut se poser la question du choix du cinéma pour ce film. « Le problème de la télé, c’est que ça aurait pu être très édulcoré. Il y a plus de liberté au cinéma et plus de prise de risque. Pour la télé, je n’aurais pas pu avoir ce choix du plan-séquence. Si faire de la télé c’est servir de la soupe comme on nous demande de la servir, moi non ! Et puis au cinéma les grands espaces marchent mais les espaces confinés marchent aussi !
Lorsque l’on pose la question du choix du lieu, le réalisateur répond : « au début, il était prévu un appartement à Paris, mais une maison offrait plus d’espace. On a failli tourner à Lyon ! puis le choix s’est porté sur un chalet. Le côté glacé à l’extérieur est comme une photo un peu morte de leurs souvenirs mais ce n’est pas un décor figé. L’économie du huis clos a permis de tourner vite mais on a aussi eu besoin de répétitions ». En fait, « on a répété comme une pièce de théâtre, rajoute Edouard, on a cherché à savoir comment se croiser, etc. Le rapport avec chacun s’est aussi dessiné à ce moment. Les répétitions, c’est suffisamment rare au cinéma pour être souligné tout comme les fiches sur les personnages que le scénariste avait préparées ». Arthur précise qu’il fallait « être super pro : pas de temps, pas d’argent, donc la solution du plan-séquence », solution qui permettait « de ne pas donner d’argent au profiteur », plaisantait Edouard, « donc tout aux acteurs », appuyait Elodie.
On peut penser aux "Marmottes" en voyant ce film. Et les inspirations ont ainsi été nombreuses. « Le film référence c’est peut-être "Les Copains d’abord" » réfléchit Laurent Dussaux. « Comme film de bande, il y a aussi "Seul au monde" », lance Frédéric, « en plus Tom Hanks a une grand-mère lyonnaise ! » poursuit Edouard « et parce qu’on a ramé », conclut Lisa. L’interview se termine comme elle a commencé : dans une joyeuse pagaille…
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