©Mars distribution
Un an aprĂšs le mariage de GĂ©rard et Solange, et le tragique accident qui avait coĂ»tĂ© la vie Ă leur ami Ben et handicapĂ© Clarisse, une bande de trentenaires se retrouve dans le chalet plein de souvenirs dâAurĂ©lia, avant que celle-ci ne le vende. Phyl arrive avec la bonne intention de se suicider aprĂšs, rien ne va plus pour les couples, la rĂ©putation dâAurĂ©lia se dĂ©grade, de vieux secrets Ă©clatentâŠ
La sĂ©quence prĂ©-gĂ©nĂ©rique sonne dĂ©jĂ trĂšs faux : en Ă peine 5 minutes, on ne croit dĂ©jĂ plus en lâauthenticitĂ© des personnages, bien que le scĂ©nariste se soit inspirĂ© de sa propre histoire (preuve que la notion de "basĂ© sur une histoire vraie", mĂȘme si elle nâest pas mentionnĂ©e au gĂ©nĂ©rique, nâest pas un gage de qualitĂ©). On sent le film-pagaille cul-cul par excellence. Le gĂ©nĂ©rique redonne espoir avec un magnifique plan-sĂ©quence hĂ©lico dâune montagne oĂč les noms sâaffichent avec fluiditĂ© en se reflĂ©tant dans la riviĂšre, sur fond de musique mĂ©lancolique ("Again" de Archive). On se met alors Ă espĂ©rer quâune once de style pourra compenser les mauvaises impressions du dĂ©but.
Peine perdue dĂšs la fin du gĂ©nĂ©rique oĂč un motard poste des lettres, avec la voix off de FrĂ©dĂ©ric Diefenthal (censĂ© ĂȘtre sous le casque) dĂ©crivant le contenu des lettres : « Mes chers amis, quand vous lirez cette lettre, je serai mort. Si je viens ce soir, câest pour vous voir tous une derniĂšre fois et vĂ©rifier que vous ĂȘtes heureux ». Ca pue le conformisme et le manque dâinspiration Ă plein nez⊠et ça ne fait que commencer ! La suite nâest quâune errance pseudo-mĂ©taphysico-romantique au fil dâune de ces soirĂ©es glauques oĂč tout le monde ne pense quâĂ se bourrer la gueule et fumer on-ne-sait-quoi afin de fuir la morositĂ© de leur vie et de leur entourage.
La fuite en avant des personnages est aussi inexorable que la descente aux enfers du film, et vice-versa. Les personnages de Titi et GrĂ©gory, respectivement acteur et rĂ©alisateur dâune sitcom, semblent contaminer le reste des personnages et de lâintrigue. Les dialogues quasi sitcomesques sâenchaĂźnent (le scĂ©nariste nâest autre que le crĂ©ateur du feuilleton « Une famille formidable » dont le film se rapproche Ă©normĂ©ment !) avec leur lot dâhumour grotesque pseudo-intelligent (« le sperme, elle le boit en canettes »), de poĂ©sie Ă deux balles (« un cĆur ça bande pas donc on sait jamais si câest rĂ©ciproque »), de psychologie Ă la mord-moi-lânĆud (« Câest parce quâon nâa jamais Ă©tĂ© amis quâon nâa pas pu sâaimer ; je me disais que maintenant quâon ne sâaime plus, on pourrait peut-ĂȘtre essayer dâĂȘtre amis » !!!) ou encore de beaufitude enfantine extrĂȘme (« On fait quoi, un baby ou un action-vĂ©ritĂ© ? Bon de toute façon, je mâen fous, jâen ai marre, je me casse »). Mmmh⊠on dirait quâon a proposĂ© un sujet de rĂ©daction Ă des Ă©lĂšves de 4 Ăšme pour avoir la base du scĂ©nario !
A part ça, les acteurs, mĂȘme sâils semblent sâĂȘtre bien amusĂ©s (encore un film plus marrant Ă faire quâĂ voir !), ne sont pas crĂ©dibles pour un sou. LâĂ©motion ne passe que trĂšs rarement et le jeu nâest quâĂ©pisodiquement satisfaisant (Dequenne et Montoute sâen sortent le mieux parmi les rĂŽles principaux, Lisa Martino et Vanessa LarrĂ© pour les rĂŽles plus secondaires). Tout est prĂ©visible Ă 50 km Ă la ronde, les sĂ©quences et les personnages passent leur temps Ă enfoncer des portes ouvertes et Ă exploiter les plus tĂ©lĂ©phonĂ©es des situations, le rĂ©alisateur ne parvenant pas Ă trouver un Ă©quilibre entre comĂ©die et drame. Bref il nây a pas grand-chose Ă sauver dans ce film qui aurait peut-ĂȘtre gagnĂ© Ă ĂȘtre adaptĂ© Ă la tĂ©lĂ© pour atteindre son public-type : quelques rĂ©pliques par-ci par-lĂ , quelques regards, une BO sympatique (Syd Matters, Rita Mitsouko, Hawksley WorkmanâŠ), le gĂ©nĂ©rique de dĂ©but⊠Pas de quoi sauter au plafond !
Cinémas lyonnais
Cinémas du RhÎne
Festivals lyonnais