(Beowulf)
un film de Robert Zemeckis
avec: Ray Winstone, Angelina Jolie, Anthony Hopkins…
Alors que le Roi Hrothgar et ses sujets célèbrent la construction d’une nouvelle halle, ceux-ci sont attaqués par l’immonde Grendel, monstre sanguinaire de plusieurs fois la taille d’un humain. Quelques temps après, le viking Beowulf arrive au village, avec sa réputation et ses combats légendaires. Il pourrait bien être celui qui les libèrera de l’oppression…
Attention test réalisé sur le DVD zone 1.
Avec La légende de Beowulf, Robert Zemeckis, en amateur des avancées technologiques, poursuit son exploration du photoréalisme au cinéma. Après Le Pôle Express, cette adaptation d’un poème épique anglo-saxon fait preuve d’une grande audace dans son style visuel et sa mise en scène, audace parfaitement rendue avec une édition DVD qui fait la part belle à la technique – tant au niveau de la compression qu’en termes de making of et de reportages. Au programme : un imposant héros, un gigantesque dragon, et une version synthétisée d’Angelina Jolie !
Du making of à gogo
Le « plateau » de tournage ressemble à une cabine de vaisseau spatial et les acteurs sont affublés de tant de capteurs sur le visage qu’on jurerait une crise d’acné ; en outre, on peut voir dans ce making of nommé « Le parcours d’un héros » qu’il n’est pas évident de jouer face à des figurants déguisés en cosmonautes multicolores et en utilisant des objets faits de fibres fluo. Mais Ray Winstone apporte beaucoup de bonne humeur à ce reportage plutôt bien troussé et pas trop long, où un Robert Zemeckis affable nous explique la technique visuelle de son film : preuve à l’appui, la performance capture permet de gommer la petite bedaine de Winstone pour le transformer en héros imposant. L’exotisme y prime : on y rencontre successivement des comédiens les bras en T, un cheval qui fait ses besoins et même Tom Hanks de passage pour se rappeler les joies du Pôle Express. Seul regret : mais où est Angelina Jolie, dont on n’aperçoit que brièvement le modèle de synthèse ?
Elle n’est toujours pas dans le second making of, en tout cas : celui qui concerne la conception des créatures du film, « Bêtes de somme ». Beowulf est un étalage de monstres en tous genres : ogre difforme, dragon démesuré, créature des mers, sirène séduisante… La fabrication du dragon, en particulier, vaut bien le coup d’œil : son traitement réaliste et ses multiples capacités (il peut voler et nager) en fond un terrible ennemi dont les traits sont ceux de Ray Winstone – et ce n’est pas une blague puisque le monstre est aussi le fils de Beowulf. Mais il n’a pas grand chose de sa mère, sauf peut-être un tempérament de feu.
De l’origine à la conception matérielle
Dans les premières images de « L’origine de Beowulf », Robert Zemeckis nous avoue avoir toujours trouvé très ennuyeux le poème dont est tiré le film… Roger Avary et Neil Gaman se sont donc chargés de densifier et de rythmer l’histoire originelle du Beowulf par des ajouts fondamentaux qui, sans trahir le premier poème épique anglo-saxon daté de la fin du premier millénaire, s’affranchit fortement de sa trame narrative. Et c’est quelque part une façon juste de transmettre ce mythe ancien : les exploits du héros nordiques évoluent à chaque fois qu’ils sont racontés, ils se modifient selon la personne qui les récite. Chanter une nouvelle fois l’héroïsme atemporel de Beowulf en lui insufflant une psychologie contemporaine, c’est la façon qu’ont les deux scénaristes de poursuivre une tradition millénaire. Tradition complétée par le travail des concepteurs (et particulièrement du chef décorateur Doug Chiang) pour rendre réel cet univers antique, comme on peut le voir dans « L’art de Beowulf ».
Bonus diversement commerciaux
Il ne faudrait pas oublier qu’une édition DVD est également un objet commercial destiné à produire sa propre publicité, ainsi que celle du studio : on peut ainsi trouver sur la galette de Beowulf la bande-annonce du film ainsi que celles des longs-métrages Paramount à venir (dont Iron Man). L’inutilité de tout ce matériel aurait pu être largement compensée par la simple présence d’Angelina Jolie, mais non, toujours pas, elle reste décidément la grande absente de ce DVD !
Le DVD :
- Durée : 1h55
- Editeur : Paramount
- Son : DD5.1 Anglais / Français / Espagnol
- Image : 2.40 – 16/9
Les bonus :
- Le parcours d’un héros : making of de Beowulf
- Bêtes de somme : la conception des créatures de Beowulf
- L’origine de Beowulf
- La création du Beowulf ultime
- L’art de Beowulf
- Scènes coupées
- Bande-annonce
- Previews
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