((Eastbound and down))
série créée par Ben Best, Jody Hill, Danny R. McBride
avec Steve Little, Quentin Kerr, Andrew Daly, Katy Mixon...
Après divers scandales et accusations de dopage, Kenny Powers, superstar du baseball, est contraint de devenir prof de sport dans son ancien collège, et de vivre sur le canapé de son frère. Il va tenter de reconquérir son premier amour et de retrouver la gloire.
Autant le dire dès le départ, « Eastbound and Down » ne fait pas dans la subtilité (ceci est un euphémisme) : une avalanche de « fuck », des répliques borderline qui fusent, on est dans le gras et dans la caricature de ‘redneck’. Kenny Powers est grossier, misogyne, égocentrique, beauf et raciste. (et comme si ça n’était pas suffisant, il porte une coupe mulet). Jamais de remords, aucune remise en question. Capable d’insulter un enfant de cinq ans, de se faire une ligne de coke à la cantine ou d’organiser de combats de free fight entre ses élèves…
Oui mais… Danny MacBride est prodigieux : il incarne un Kenny Powers crédible dans ses excès. Il en fait des tonnes, sans que jamais devenir poussif. Le tour de force ici, réside dans le fait de nous montrer le côté humain du personnage, sans pour autant occulter son côté odieux. L’espace d’une fraction de seconde on en arrive à le trouver touchant…
En ce qui concerne le rythme, on pourrait reprocher quelques inégalités : si l’épisode pilote est très efficace, nous mettant toute suite dans le bain, certains suivants sont plus bancales et tournent un peu en rond, reposant uniquement sur MacBride. Les personnages secondaires sont encore flous, peu présents et sans profondeur (soustrayons à cette réflexion l’apparition hilarante de Will Ferrell, qui par ailleurs est l’un des producteurs/ créateurs).
Mais la série prend vraiment tout son intérêt dans la deuxième saison, avec un changement de cadre improbable : Powers s’exile au Mexique ! On découvre une vision de ce pays loin de toute caricature, un contraste saisissant par rapport au héros, Gringo sans considération pour ce qui l’entoure. Les seconds rôles s’étoffent, le scénario gagne en cohérence.
Ajoutons à cela une BO en parfaite cohérence avec l’image : du bon gros rock ‘redneck’ saupoudré de Hip-Hop bien gras (c’est de circonstances) et un générique complètement cool.
Au final, le potentiel est bien là, ça ne fait aucun doute. Cela dit, si vous êtes adeptes du bon goût et de la subtilité, fuyez, vous n’y trouverez aucun intérêt !
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