série créée par Mark Mylod
avec William H. Macy, Emmy Rossum, Justin Chatwin, Ethan Cutkosky, Shanola Hampton, Steve Howey, Emma Kenney, Cameron Monaghan, Laura Wiggins, Jeremy Allen White...
Copies conformes ou simples reprises du concept (cf The Office), les remake américains de séries britanniques fleurissent. Ainsi, après avoir adapté Queer as folk, la chaîne Showtime (Weeds, Californication, Dexter) reprend Shameless, série culte outre-Manche.
Shameless, c’est l’histoire d’une famille nombreuse. Le père (joué par William H. Macy, que l’on a pu voir dans Fargo des frères Coen), est alcoolique et chômeur, la mère a déserté après la naissance du petit dernier. Fiona, l’ainée de la fratrie, tente tant bien que mal de s’occuper de ses cinq frères et sœurs.
Le reste de la tribu est composé de Lip et Ian, les deux frères ainés : l’un monnaye des cours de soutien scolaire contre des faveurs sexuelles, tandis que l’autre tente de cacher son homosexualité.
Debbie et Carl, un peu plus jeunes, ne sont pas en reste : lui semble éprouver un malin plaisir à torturer des animaux, elle est capable de kidnapper un bébé pour tromper l’ennui.
Pour finir, il y a Liam, âgé de quelques mois, qui, contrairement à ses frères et sœurs, est… noir.
Ce petit monde évolue dans un quartier populaire de Chicago, et se retrouve régulièrement dans des situations inconfortables.
Malgré un tableau plutôt noir, nappé de difficultés financières, il ne faut cependant pas voir en « Shameless » une chronique sociale. Le ton est volontairement léger, et les Gallagher sont décomplexés (shameless !), loin de toute remise en question. Fort heureusement, on ne trouvera donc pas de discours moralisateur.
Adapter cette série était un pari risqué tant la ville de Manchester, l’accent à couper au couteau et le mode de vie prolétaire britannique semble difficilement transposable aux Etats-Unis. Pourtant, en reprenant la trame de l’original, d’abord très fidèlement, puis en s’en affranchissant progressivement, Shameless US réussit à être tout à fait crédible.
On pourrait lui reprocher d’être plus lisse que la version anglaise, mais globalement, ça reste trash : politiquement incorrect, violent, et les dialogues et scènes explicites sont toujours au rendez-vous.
Si bien que, grâce à un casting qui tient la route (des acteurs qui ont à peu près leur âge, et des enfants qui jouent bien, c’est assez rare pour être souligné), un humour bien dosé (mention spéciale à Joan Cusack, hilarante en agoraphobe/déviante sexuelle) et beaucoup de dynamisme, l’adaptation n’a pas à souffrir de la comparaison.
Ajoutons que, la bande son, plutôt rock n’ roll, est en totale adéquation avec les images. Un vrai plus par rapport à la version anglaise qui baignait dans une soupe musicale.
Au final, cette première saison est prometteuse, on s’attache très vite à la famille Gallagher et on a hâte de la voir évoluer.
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