Réalisateur
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Olivier Marchal est né le 14 décembre 1958 À Talence (Gironde). Fils d’un pâtissier amateur de romans noirs, c’est probablement à ce pair (père) qu’il doit son goût invétéré pour ce genre, qui prendra, plus tard, forme et vie sous l’œil avisé de sa caméra. Suivant une scolarité au Collège des Jésuites de Bordeaux, c’est justement durant ces années que commence à mûrir chez lui ce fort désir de devenir policier et qu’il se découvre, en parallèle, une véritable attirance pour le domaine de la comédie. Deux univers qu’à priori tout fait diverger… Et pourtant!
Son rêve d’enfant devient réalité puisque, après avoir réussi le concours d’Inspecteur de Police, il intègre, à l’âge de 22 ans, la Brigade Criminelle de Versailles, avant de rejoindre la section antiterroriste. C’est là qu’il fait la connaissance d’un futur homme de cinéma, Simon Michaël, scénariste, entre autre, du film « Les Ripoux ». Chef d’une brigade de nuit au milieu des années 80, il n’abandonne pas pour autant son ambition de faire du cinéma, et s’inscrit alors au Conservatoire du Xème Arrondissement de Paris, où il y suit des cours de théâtre. Sa première apparition à l’écran date de 1988, dans « Ne réveillez pas un flic qui dort », de José Pinheiro...Un titre à la coïncidence frappante ! Loin de s’endormir, Olivier Marchal court les cachets et se fait repérer par une directrice de casting. Il enchaîne, en 1993, avec le rôle d’un inspecteur dans le film de Claude Zidi « Profil Bas ».
Sa passion pour le cinéma se faisant de plus en plus présente et vitale, il quitte la police et s’essaie à l’écriture en scénarisant la célèbre série « Commissaire Moulin ». En 1999, il tente une incursion remarquée côté réalisation, en signant le court métrage « Un bon flic », félicité au Festival de Cognac. Ce coup d’essai concluant lui permet de monter son premier long métrage « Gangsters », un thriller énergique qui trouve son inspiration dans son expérience de flic avec en tête d’affiche Anne Parillaud et Richard Anconina.
Son ascension ne s’arrête pas là, puisque, deux années plus tard, il met en scène « 36 Quai des Orfèvres », un film à gros budget, plusieurs fois nommé aux César, et dans lequel, outre le fait de s’offrir un casting de prestige: Daniel Auteuil, Gérard Depardieu et Daniel Duval pour ne citer qu’eux, il n’hésite pas à révéler, face caméra, le côté destructeur et traumatique de son passage dans la police. Tout d’abord boudé par la profession avant sa sortie, ce film va créer une véritable surprise au box office, et se trouvera salué pour son subtil mélange entre réalisme et fiction. On lui accorde alors une crédibilité et une reconnaissance artistique incontestables, Olivier Marchal réinventant, à lui seul, le polar à la française et s’octroyant les faveurs naissantes du public.
C’est en 2008 qu’il continue sur sa lancée et réalise « MR 73 », un film sombre et crépusculaire dans lequel le même Daniel Auteuil prend vie sous les traits d’un flic dépressif et alcoolique, à la recherche d’un tueur en série. Ce film vient clôturer sa trilogie policière sur « la solitude, la désespérance et l’errance » .
Côté scénario, il n’est pas en reste non plus, puisque c’est à Olivier Marchal qui est à l’origine de la désormais cultissime série « Braquo », qui a connu un vif succès en 2009, et dont la deuxième saison est attendue très prochainement.
Scénariste, réalisateur, acteur… Mais à quoi marche Marchal?!
Ce boulimique de travail ne s’arrête jamais, et c’est avec plaisir que l’on a pu le découvrir dans de jolis rôles, aux côtés de Mathilde Seigner dans « Quelque chose à te dire », dans des personnages plus obscurs comme « Truands » de Frédéric Schoenderffer ou encore dans un projet plus intimiste, bien que populaire: « Le Fils à Jo », où il se retrouve aux côtés de son ami Gérard Lanvin.
C'est justement au charismatique Gérard Lanvin qu'il fera un cadeau en lui offrant un rôle magnifique dans son dernier projet, « Les Lyonnais », qu’il trimbale depuis des années, et qui sort ce mois ci sur nos écrans. Se substituant à un Alain Delon ayant déclaré forfait, Gérard Lanvin retrace avec perfection, le parcours chaotique de Momon Vidal, un gitan, qui, suite au vol d’un cageot de cerises, s’est retrouvé incarcéré pour six mois, et qui, de l’intérieur de sa cellule, s’est constitué un véritable réseau, à l’origine du célèbre « Gang des Lyonnais », gangsters qui ont sévi en France dans les années 70.
Parce qu’il connaît mieux que personne le milieu des flics, Olivier Marchal a délaissé ceux-ci l’espace d’un film pour se placer de l’autre côté du miroir en filmant les voyous. Par son expérience, il dispose d’un terreau inépuisable pour nous raconter des histoires, sachant mêler avec beaucoup d’habileté romanesque et réalité, n’hésitant pas à rouvrir des plaies encore difficiles à panser. Son vécu d’homme de terrain est la principale source d’inspiration de son cinéma, ce qui lui permet de donner un second souffle au polar français, sa noirceur et son étoffe. Il n’y a qu’un ancien flic qui serait susceptible de proposer à l’écran cette dualité entre flics et voyous, totalement perceptible et visuellement frontale.
Homme sensible, Olivier Marchal fonctionne à l’instinct et à l’affectif. Il sait développer une véritable alchimie avec sa famille d’acteurs et un sentiment de confiance avec ses comédiens, faisant que ceux-ci s’adaptent avec une immense souplesse à son mode de travail et à sa rigueur sur un plateau de tournage. Pour lui, il est indispensable de ressentir l’envie de passer un bon moment avec un acteur, règle d’or qu’il synthétise par l’empirisme d’un vieux dicton paysan : « Si l’on n’a pas envie de se mettre autour d’une table pour ouvrir une bonne bouteille de vin avec quelqu’un, cela ne va pas se faire. » ! Avant d’aborder le tournage d’un film, il juge nécessaire d’apprendre à connaître l’autre, d’être constamment à son écoute et de communiquer avec lui sur le sens des valeurs et sur sa vision du film.
Ce sont toutes ces généreuses qualités que l’on retrouve dans le travail d’Olivier Marchal, qui se veut avant tout être un directeur d’acteur, et pas seulement un technicien de l’image. Il porte sur son équipe un vrai regard amoureux, rempli de tendresse et de délicatesse, et cela n’échappe pas aux spectateurs. Il s’impose aujourd’hui, dans le cinéma de genre, comme un réalisateur sur lequel il faudra désormais savoir compter.
Homme fort dans l’action, fragile dans la vie, Olivier Marchal marié à la ville à Catherine Marchal (également comédienne), a pour principale ambition et unique souhait de donner du plaisir aux spectateurs, et de leur offrir de grands moments de cinéma.
Pari grandement relevé!
FILMOGRAPHIE SELECTIVE :
COMME ACTEUR :
CINEMA
1988 – Ne réveillez pas un flic qui dort
1993 – Profil bas
2004 – 36 Quai des Orfèvres
2006 – Ne le dis à personne
2007 – Truands
2008 – Pour elle
2009 – Quelque chose à te dire
2011 – le fils à Jo
TELEVISION
1993 – Commissaire MOULIN
1996-2001 – Quai n°1
2006 – Les Innocents
2006 – Central nuit
2009 – Braquo
THEATRE
1990 – Oncle Vania
1994 – Les Sincères
2000 – Ladies night
2005-2006 – Un air de tango
2011 – Pluie d’enfer
COMME REALISATEUR :
LONGS METRAGES
2002 – Gangsters
2004 – 36 Quai des orfèvres
2008 – MR 73
2011 – Les Lyonnais
COURTS METRAGES
1999 – Un bon flic
CLIPS
2006 – BEETHOVEN
TELEVISION
2009 - BRAQUO
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais