© Olivier Bachelard
réalisatrice et actrice
L’idée de base du film, indique Isabelle Broué, était de parler du plaisir. Mais elle ne voulait pas l’aborder sous l’angle du tabou, ni sous l’angle vulgaire ou racoleur. Elle précise qu’elle ne se reconnaissait pas dans les émissions télé, les films ou les magazines, dans leur approche du plaisir féminin. Elle estime que c’est une chance d’être en France et de pouvoir en parler librement. Mais il s’agissait aussi d’un gros prétexte à la comédie romantique.
Ses personnages féminins sont peut être tous névrosés, mais son film milite pour le dialogue, la communication dans le couple. Ce sont finalement les autres qui se révèlent aussi, au travers de l’évocation du problème du personnage principal. Elle est la seule à continuer à se mentir à elle même. Son problème n’est pas si grave ajoute Marie Gilain, qui trouve que la très belle scène dans la salle d’attente du marabout, permet de recaler la comédie, de relativiser le problème. Elle n’est pas excisée, alors ce n’est pas grave.
Le tournage a été difficile, non pas du fait de l’ambiance, mais des mouvements des intermittents d’une part, et de la canicule d’autre part. Mais la réalisatrice reste persuadée que chaque film a son lot de problèmes. Pour elle, faire un film c’est justement résoudre des problèmes.
Le personnage principal n’a pas été écrit spécifiquement pour Marie Gilain. Isabelle Broué indique avoir écrit le personnage, puis ensuite l’avoir retravaillé avec Marie. Il a en quelques sortes fallu calmer les ardeurs du personnage à l’écriture. C’est une jeune fille qui pose des bombes partout, elle vit dans l’instant. La réalisatrice comprend que l’on puisse être agacé par elle, mais il faut lui trouver le mérite de la sincérité, celui de dire les choses que les autres n’osent pas dire.
Avant de faire ce film, Isabelle Broué avait fait des documentaires, qu’elle indique comme traitant toujours de problèmes de femmes, et souvent de la question de la transmission. Ici pour les témoignages face caméra, elle a souhaité que ce soit de vrais acteurs. Elle affirme cependant que les dialogues ou anecdotes sont tirées d’expériences de ses amis, ou comme le coup de la brosse à dents, de recherches sur internet.
Elle indique avoir une méthode de travail très collectiviste. Elle pense être à l’écoute des comédiens, qui pour beaucoup étaient aussi metteur en scène. La plupart n’étaient d’ailleurs pas des inconnus pour elle, ayant joué dans un film pour arte, ayant raté certains de ses courts métrages… Pour Brigitte Rouan, c’est l’inverse, puisque c’est elle qui était scripte sur un de ses films.
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