INTERVIEW

10 JOURS EN OR


Nicolas Brossette et Franck Dubosc

réalisateur et acteur


Journaliste :
Pourquoi avoir choisi le cinéma ?

Nicolas Brossette :
Je me suis très tôt intéressé à la comédie, d'abord en tant qu'acteur, puis en tant que réalisateur. Au départ, c'est l'idée de jouer qui m'a attiré. J'ai fais du théâtre et j'ai même suivi des cours. Pourtant, je sentais que je voulais aller plus loin et l'envie de raconter des histoires par moi-même s'est imposée. Je me suis donc naturellement orienté vers l'écriture et la mise en scène. Le cinéma avait pour moi l'avantage d'offrir un espace plus ouvert que le théâtre et la possibilité, à l'aide d'éléments comme le cadre, le montage ou la musique, de provoquer des émotions précises chez le spectateur.

Journaliste :
Parmi tous vos projets, pourquoi avoir choisi de réaliser « 10 jours en or » ?

Nicolas brossette :
Parmi d'autres projets, celui-là était le plus adapté à un premier long-métrage. J'avais cette idée de l'homme commercial, qui se retrouve avec un enfant sur les bras. Xavier Delmas, mon producteur, aimait beaucoup le sujet et parallèlement, je faisais des lectures de scénarios pour Jean-Louis Livi. Ils se sont tous les deux rencontrés et se sont associés autour de ce projet. Je me sentais prêt pour le long-métrage parce que j'avais envie de raconter une histoire sur la durée, et celle-là combinait deux éléments essentiels : l'humour et l'émotion.

Journaliste :
Pourquoi avoir choisi Franck Dubosc pour le rôle de Marc Bajau ?

Nicolas brossette :
Pour que le public ait envie de suivre le parcours de ce personnage assez antipathique, il fallait un comédien qui soit tout l'inverse. Franck était parfait parce qu'il est à la fois populaire, qu'il peut avoir une image parfois caricaturale et que, comme pour le personnage du film, elle est très réductrice par rapport à ce qu'il est vraiment. A travers de nombreuses choses que j'ai vues de lui, j'ai toujours senti qu'il portait une grande sensibilité. En plus de l'humour qu'on lui connaît, Franck a le talent de transmettre avec simplicité et sincérité les choses émouvantes qu'il a en lui. Il était le choix idéal pour le rôle de Marc.

Journaliste :
Franck, qu'est-ce qui vous a séduit dans le projet de Nicolas ?

Franck Dubosc:
D'abord c'est un premier film, et ceux qui réalisent pour la première fois en ont tellement envie qu'ils ont vraiment pensé et mûri leur projet. Ce qui est d'autant plus vrai lorsque le réalisateur écrit le scénario, ce qui est le cas ici. En découvrant le scénario de Nicolas, j'ai été à la fois séduit par ce personnage, qui change de ce que l'on me propose habituellement, et par l'histoire elle-même. J'ai été touché car pour la première fois, on me proposait un rôle adulte.

Journaliste :
Comment avez-vous travaillé ce rôle ?

Franck Dubosc :
Le personnage de Marc est proche de moi, il sourit peu, il est calme. Il n'est pas ce qu'il paraît être. En me choisissant, une des volontés de Nicolas était de partir d'une image de moi pour aller ailleurs. Dans la première scène du film, on retrouve le Franck Dubosc que l'on a l'impression de connaître, et puis peu à peu, on est emmené vers une vraie histoire, un vrai personnage dont on ne peut pas faire une caricature. C'est nouveau pour moi, mais je me retrouve à travers Marc et je crois que le public me retrouvera.

Journaliste :
Nicolas, comment avez-vous été amené à choisir Claude Rich pour accompagner Franck ?

Nicolas Brossette :
Je n'ai pas osé penser à Claude tout de suite. C'est un immense acteur et j'ai grandi en regardant ses films. Lorsque que je l'ai rencontré pour la première fois, il avait déjà des idées très précises pour le personnage de Pierre. Il a d'ailleurs énormément apporté au personnage, devenu plus fantasque et plus drôle que je ne l'avais imaginé. Pour son premier jour de tournage, Claude est arrivée avec le trac et j'ai été impressionné par cette fraîcheur, cette humilité.

Journaliste :
Le petit Mathis qui joue le rôle de Lucas est aussi impressionnant… Comment s'est passé le tournage avec lui, Franck ?

Franck Dubosc :
J'ai été impressionné par Mathis. Il est déjà très "adulte" et cela a été un plaisir de jouer à ses côtés. Quand il a commencé à jouer, il m'a déstabilisé et j'en ai oublié mon texte ! Très vite, je me suis aperçu que je n'avais pas à faire attention à son jeu. C'est un vrai acteur et il est assez doué pour se débrouiller.

Nicolas Brossette :
Mathis a vraiment quelque chose du comédien chez lui. Il a compris comment cela fonctionnait et il a vraiment joué la comédie. Le hasard a voulu qu'il soit le premier des soixante-dix enfants que nous avons reçus et il avait exactement la bouille que nous souhaitions. Nous avons fait beaucoup d'essais en compagnie de Franck et il s'est passé quelque chose d'étonnant. Ce fut un beau moment, une découverte, et je pense que cette alchimie se retransmet assez bien à l'écran.

Journaliste :
Qu'espérez-vous apporter au public ?

Nicolas Brossette :
J'aimerais que « 10 jours en or » apporte un sentiment de bien-être aux spectateurs. J'espère que pour chaque sourire, il y aura une réelle émotion.

Propos recueillis par Coralie Agnimel
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