INTERVIEW

GHOST WRITER (THE)

© Pathé Distribution

THE GHOST WRITER


Ewan Mc Greggor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Robert Harris, Alexandre Desplats, Robert Benmusa, Alain Sarde et Charlie Woebiken

acteurs, actrice, scénariste-auteur du livre, compositeur et producteurs


Journaliste :
Comment avez-vous pu finir ce film sans Roman Polanski ?

Robert Benmusa :
Ca n'est ni le lieu ni le moment pour commenter la situation de Roman. Mais ne pas l'avoir au centre du podium avec nous, est très étrange pout tous... Le tournage s'est terminé à la fin du mois d'avril. Puis de mai à août, le monteur et Roman ont travaillé sur le monatge, et il était déjà prévu de le montrer ici, à Berlin en février. A la fin du mois d'août nous disposions d'un "rough-cut"... ce qui pour beaucoup de réalisateurs aurait été un final-cut. Cependant pour Roman ce n'était pas le cas. Quand il a été arrêté fin sept, le film était donc presque fini. Et malgré son incarcération, il a continué à travailler au travers de courriers et paquets, puis depuis son chalet... Il a réussi à mettre les dernières retouches pour ontenir la copie finale.

Journaliste :
Comment était-ce de travailler avec lui sur le tournage ?

Pierce Brosnan :
Intense ! C'est un intense réalisateur, motivant... En allant au travail, il fallait être au top de notre jeu...

Ewan McGreggor :
Comme réalisateur, il pousse le casting et l'équipe assez loin... Car en fait, il est responsable de tout, il s'intéresse à tous les aspects de son tournage. Il pause son impreinte sur tout, redéfinit le cadre, demande qu'on bouge la caméra... Je suis personnellement triste qu'il ne soit pas là, car il a vraiment posé ses mains sur ma performance...

Olivia Williams :
C'est le seul réalisateur que je connaisse qui arrête tout quand on joue, en criant... "non, non, non"... C'est toujours choquant la première fois. Quand je jouais une scène triste, dans laquelle je me suis impliquée, je me suis aperçue qu'il se tenait la tête dans ses mains. Il m'a dit que c'était parce qu'il essayait de se rappeler dans sa tête ce à quoi ressemblait son modèle...

Journaliste :
Il y a dans le film une atmosphère surréaliste et paranoaïque... Quelles indications Roman Polanski vous a-t-il donné sur vos personnages ?

Pierce Brosnan :
J'avais lu le livre et le scénario, quand j'ai rencontré Polanski. Je lui ai demandé si je devais la jouer Tony Blair. Il a dit: "non, oublie cela... joue simplement". Du coup, j'étais libéré, je n'ai pas eu à incarner Tony Blair... mais quand je regarde ses propres performance, il y a du Shakespearien là dedans. C'est un peu un homme politique qui joue la comédie. Quant à mon personnage, il a commencé comme acteur et est devenu premier ministre. Et moi, je suis un peu dans ce cercle là... puisque je joue ce premier ministre en tant qu'acteur.

Olivia Williams :
J'ai écri un mail à Roman concernant sa vision de mon personnage. Il m'a répondu par un nombre incroyable de qualificatifs et d'adjectifs, parmi lesquels "cynique", "mais pourtant amoureuse de son mari"...

Journaliste :
Comment avez-vous abouti à ce scénario ?

Robert Harris :
J'avais l'idée de travailler sur un personnage de ghost writer (nègre), qui est au fond quelqu'un qui a un peu échoué dans son métier. Et je me demandais ce qui se passe si le client arrête de dire des mensonges (surtout un leader mondial). C'était un bon élément dramatique que j'avais dans la tête... puis il y a eu les rumeurs sur la mise en cause de Blair pour la guerre en Irak. J'ai rencontré Roman Polanski, qui voulait revenir à un thriller. Nous avons travaillé sur l'écriture de "Pompei" d'abord... Il savait que j'écrivais un livre sur un Ghostwriter et ça ne l'intéressait pas (rires). Puis il a lu mon roman, et on a dû abandonner Pompei. On s'est mis sur ce scénario, dans lequel on pouvait toucher du doigt des problèmes politiques. A vrai, c'est assez étrange, comment ce livre, écrit en 2007, a été suivi de coincidences depuis. Car la réalité, par morceaux, s'en est rapprochée, sur la torture et la CIA... Bizarrement, il préfigurait un peu ce qui allait arriver...

Olivier Bachelard
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