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réalisateurs – scénaristes et acteur
Journaliste:
Votre description du monde l'entreprise relève un peu de la fascination malsaine ?
Bruno:
C'est quelque chose qui nous suit depuis longtemps. Souvent, on considère que quand on est au travail, c'est qu'on « laisse sa vie à la maison », ce qui n'est pas vrai. C'était cette source de contrastes qui nous intéressait.
Nicolas:
Le travail a en effet des codes qu'on ne choisit pas...
Journaliste:
Comment avez-vous fait pour travailler à deux ?
Bruno:
On travaille de front sur le scénario et les dialogues, puis on fait de la mise en commun. C'est un peu comme du « caulcause audiovisuel » (rires)...
Nicolas:
On s'enferme. On se filme. On joue les dialogues entre nous. On teste le rythme. On discute, on se départage... au fond on sait plus de qui vient telle ou telle idée.
Journaliste :
C'était un exercice très différent de la sérié télé « Le bureau » (The office) ?
Nicolas:
Les échanges étaient faciles, notamment avec le producteur, qui nous a bien accompagné.
Alain Chabat:
C'était facile de travailler avec eux, car ils avaient toutes les réponses. Ils travaillent avec beaucoup de précision, « on ne doit pas voir ci, on cadre par là... » A aucun moment je ne suis intervenu sur le scénario...
Bruno:
C'est sûr que les Nuls nous ont influencé. En fait on a rencontré Alain sur des « échanges de cassettes »...
Journaliste:
Est-ce que vous avez été tentés d'aller vers plus de noirceur ?
Nicolas:
Pas vraiment. Nous voulions avant tout une situation de comédie, avec diverses étapes: incompréhension, refus et apprivoisement...
Bruno:
On voulait une entreprise qui représente la « solitude en groupe ». C'était ce que devait représenter la COGIP...
Journaliste:
Comment être dans un film où on n'apparaît pas ?
Alain Chabat:
Ca fait des économies de temps, côté maquillage et coifffure. On gagne du temps de sommeil. Mais ça ne ressemble pas à un doublage de dessin animé (ce que je pensais au début). Je jouait vraiment avec Daniel. J'étais caché dans une petite tente, avec un casque et un micro, face à un écran où j'avais un retour vidéo...
Journaliste :
Convaincre Auteuil a-t-il été facile ? Il n'est pas à son avantage...
Alain Chabat:
Il n'était pas très chaud au départ. Il se posait beaucoup de questions...
Bruno:
Il appréhendait le risque de plantage, car l'idée était très casse gueule...
Nicolas:
Mais c'est notre précision de réalisateurs qui l'a convaincue. On a été limite chiants. Et puis il avait très envie de jouer avec Alain et Marina...
Journaliste:
Les deux personnages représentent un peu les facettes de deux époques, les années 80 et 2000...
Alain Chabat:
Mon personnage est très naïf. Il est toujours positif, est persuadé d'un possible revival... il n'a pas lâché l'affaire.
Nicolas:
Ca n'est pas un gros ringard. On le respecte. On joue avec le second degré. Au fond, on ne sait plus très bien si on aime ou déteste ses références. Mais il n'y a pas de nostalgie là dedans. Nos personnages ont une vie avant et après le film...
Journaliste:
Est-ce que Gilles Gabriel va survivre ?
Alain Chabat:
Il décèdera le 18 juin. Car comme vous le savez, il a son propre site. On s'est bien amusé à l'utiliser comme teasing...
Bruno:
« Flou de toi » y est même disponible en téléchargement...
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