© Benoît M
acteur
Journaliste:
Vous êtes le seul français de l’équipe de « Crimes à Oxford ». Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?
Dominique Pinon:
Alex de la Iglesia m’a découvert en voyant les films de Jeunet. Je pense qu’il a apprécié mes prestations, parce qu’il m’a contacté dès le début du projet pour jouer dans son nouveau film. Ca le gênait un peu de n’avoir qu’un petit rôle à me proposer, mais j’appréciais moi aussi ce qu’il faisait (j’avais vu « Le crime farpait » et « Mes chers voisins »), alors j’ai tout de suite accepté.
Journaliste:
Comment s’est passé le tournage avec une équipe internationale ?
Dominique Pinon:
C’était bien de partager l’affiche avec des stars comme John Hurt et Elijah Wood. Très bien même ! J’ai aussi eu la chance de découvrir Oxford, où je n’étais jamais allé auparavant. C’est une ville gothique et moyen-âgeuse incroyable, qui se prêtait parfaitement à ce genre d’intrigue. Et puis Alex de la Iglesia est quelqu’un de drôle, de jovial, c’était très agréable.
Journaliste:
Est-ce difficile de tourner en anglais ?
Dominique Pinon:
Plus pour le réalisateur que pour nous ! Etant espagnol, il du faire un bel effort d’adaptation pour diriger une équipe dont la langue dominante était l’anglais. En ce qui me concerne, s’il est vrai que, même si je parle l’anglais, jouer un rôle dans une langue différente de la mienne apporte une difficulté indéniable, comme un masque supplémentaire qu’il faut savoir dépasser.
Journaliste:
Quel regard portez-vous sur vos rôles de ces dernières années ? Vous avez réussi à garder un équilibre entre théâtre et cinéma ?
Dominique Pinon:
Je dirais qu’il s’agit plutôt d’un déséquilibre. Ma dernière belle expérience remonte à mon rôle dans le film de Claude Lelouch, « Roman de gare », qui malheureusement est passé inaperçu. J’y ai campé un personnage qu’on n’attendait pas. De manière générale on considère que je joue souvent celui qu’on n’attend pas, j’en ai un peu marre d’ailleurs !
Journaliste:
Pourquoi ?
Dominique Pinon:
Pour Crimes à Oxford, tout le monde dit que je suis à contre-emploi. Je ne suis pas d’accord ! Aucun rôle ne me colle à la peau. On catalogue trop les acteurs par rapport à leur physique.
Journaliste:
Quels sont vos projets ?
Dominique Pinon:
Je devrais démarrer « Micmacs à tire-larigot », le nouveau film de Jeunet en août (le tournage était prévu en avril). Il s’agit d’une comédie à la Jeunet, qui traite du sujet sérieux des marchands d’armes. Puis à la rentrée je retrouve Charles Berling au théâtre dans « Fin de partie », une œuvre de Beckett.
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