NOUVELLE CHANCE

Anne Fontaine, Arielle Dombasle et Jean-Chrétien Sibertin-Blanc

réalisatrice et scénariste, acteurs

Une rencontre à l’origine d’un film :

Anne Fontaine : Au départ, « Les Salons » est un pièce sur le 18ème siècle, aux dramaturgiques classiques ; mais je ne me sentais pas à l’aise avec le côté « film d’époque ».
C’est ma rencontre avec Danielle Darrieux qui m’a donné envie d’aller voir ailleurs. Je préfère en effet m’intéresser à un personnage et à ses trajets, et aussi à la façon de voir s’assembler les êtres ensemble. J’avais vraiment envie de travailler avec Danielle. Au début, elle était un peu réticente à pousser la chansonnette, et puis je l’ai convaincue et en improvisant , elle s’est laissée aller, tout en laissant surgir une vraie émotion.

Arielle Dombasle : Je suis en admiration pour l’œuvre inconditionnelle d’Anne. Je trouve sa démarche intéressante, très pensée, ce qui me plaît. Pour moi, l’idée d’une confrontation de génération est une force. On a affaire à des personnages en dehors des normes, des lignes droites. C’est un fable très positive, le destin d’une femme de 89 ans qui renaît en réalisant son rêve : jouer « Les Salons ».


Danielle Darrieux, une actrice au jeu intouché :

Anne Fontaine : Le jeu d’époque de Danielle et celui d’aujourd’hui est inchangé, vraiment représentatif de l’esprit français. Le tournage avec Danielle c’est très bien passé, elle est très joueuse, pleine de tempérament, mais aussi rempli de fragilité et de tract comme une jeune actrice ! Elle était hallucinée de jouer un rôle si important. On a réalisé beaucoup de gros plan dans le film sur Danielle, pour montrer qu’on peut y lire beaucoup de choses, comme une femme mise en face de son existence.


Des personnages bien dans leurs rôles :

Anne Fontaine : Les personnalités ont vraiment joué le jeu jusqu’au bout en mélangeant très facilement leur vie personnelle à la comédie. J’ai vraiment ressenti sur le tournage un rapport naturel, presque familial entre les acteurs. J’ai vraiment décidé de construire le film en pensant aux personnages, et j’ai vraiment instauré un dialogue avec eux en leur demandant leur avis régulièrement. Au final, c’est un réel effet de miroir qui s’établi entre les personnages et les acteurs.