©Patrice Ricotta
réalisateur et acteurs
Pour Rachid Bouchareb, le message qu’il souhaite passer est très clair : il souhaite écrire un chapitre méconnu de l’histoire de France. Sur les 23 nationalités de tirailleurs qui ont défendu la France, aucune n’est reconnue par l’état français.
Pour servir son propos, il avait envie d’entrer dans le même registre cinématographique que il faut sauver le soldat Ryan, ou le pont de la rivière Kwai.
Malgré les difficultés de production que peut rencontrer un film tel que celui-ci, Rachid Bouchareb est persuadé que son film ouvrira la voie pour d’autres films dont le but est de montrer un côté de guerre passé sous silence.
Chacun des acteurs acquiesce sur le fait que pour eux, participer à cette aventure, est aussi un moyen de servir leurs devoirs de mémoire, et un moyen de construire son identité.
Malgré le fait que Rachid Bouchareb ne souhaite pas faire d’Indigènes un film politique, et de devenir le porte-parole d’une cause (il est avant tout un réalisateur), il est difficile d’aborder un tel sujet et de ne pas avoir l’envie de faire bouger les choses au niveau du gouvernement français.
Avant la sortie du film, Rachid Bouchareb, qui a également lancé une pétition sur Internet concernant les pensions de guerre des différents tirailleurs, n’a pas encore reçu de réponse du gouvernement. Il est animé d’une véritable volonté de faire bouger les choses.
Djamel Debbouze, habitué au rôle comique, est ici passé de l’humour à un registre intense. Malgré les doutes, l’envie de tenir ce projet lui tenait à cœur (il a d’ailleurs participé à la production du film) ; d’ailleurs après quelques recherches, il a découvert que son arrière grand père s’était engagé au côté de l’armée française.
La satisfaction qu’ils peuvent retirer de cette expérience est avant tout une grande leçon d’humilité. Ils racontent une partie de l’histoire avec une grande fierté, et insiste sur le côté solidaire de leur démarches et non revancharde comme il pourrait l’être pensé.
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