© Patrice Riccota
réalisateur et acteur
1. De nombreux films au sujet de Napoléon ont été tourné, pouvez vous confronter M. Delaume et Monsieur N. ?
Ce sont deux films très différents, ce n'est pas même lumière et pas la même histoire. Dans Monsieur N., le personnage est dans un monde qu'il croit très bien connaître et finalement, il se rend compte que non.
Quelques jours après la sortie "Des Morsures de l'aube", Jean Dabadie m'a appelé pour me parler du scénario. Je l'ai lu et je l'ai trouvé renversant, au niveau de la construction et sur le principe même de l'histoire. Nous nous sommes consultés et avons pris rendez vous avec la production. L'idée au départ vient du producteur qui l'a fait développé ensuite par René Manzor. Philippe Torreton était alors déjà pressenti pour le rôle.
2. Qu'est ce que l'on peut apporter de plus quand il existe déjà plusieurs films sur un sujet?
Il ne faut pas se poser la question comme ça mais il faut se dire que si Napoléon fascine toujours autant, il faut continuer à écrire et faire des films. Par ailleurs, St Hélène reste encore un sujet obscur dans sa vie, donc encore à creuser. Je ne voulais pas faire un film purement historique ou développer une thèse; c'est une interprétation à partir d'une histoire vraie pour en faire une fiction..
3. Il a fallu beaucoup de recherche ?
Oui tout à fait car le film ne tient que si ce que l'on décrit est le plus proche de la réalité. Il ne faut pas de la pure fiction. Il faut rester fidèle, fidèle avec l'image de Napoléon. Je voulais échapper au cliché du film historique et de même pour les personnages qui resteraient figés. On a essayé de rentrer dans l'intimité des personnages. Philippe Torreton: c'est un personnage connu et reconnu, populaire et chacun a sa propre image de lui. Tout le monde connaît ses traits principaux. Après tout ce qui a été fait, il y a deux écueils: vouloir être original mais il ne faut pas s'y complaire et c'était donc un tremplin de le connaître dans une période peu connue même si beaucoup de choses ont été découvertes par son journal intime. C'était une belle occasion d'aller vers un être humain. Jouer un empereur, ça veut tout dire et rien dire. Je voulais comprendre le personnage.
4. Les autres personnages ont aussi une grande place?
Oui, le projet était aussi d'habiller le film d'autres personnages avec des grandes personnalités telle que Cipriani. Chaque personnage compte, il n'y a pas de personnage pour " décorer ". Les autres personnages révèlent l'intimité de la colonie française, il y a de la passion, une passion par intérêt peut être mais une passion pour Napoléon. Mais, finalement, quand ils se rendent compte que Napoléon va mourir, ils tournent en rond par cupidité et passion. Cela devient un moment extraordinaire à raconter.
5. En dehors du cinéma, il y a eu beaucoup de téléfilms sur Napoléon, les spectateurs pourraient être lassés ?
Cela n' a rien à voir. Le cinéma et la télé n'ont pas du tout la même façon de travailler. La télé peut tourner 15 minutes et ça se voit. Tous les films sur Napoléon sont pour moi pas très sérieux. Le meilleur pour moi est Napoléon avec Albert Dieudonné. Ceux qui suivent ne sont pas très sérieux, un peu " d'opérette ". Monsieur N. n'est pas un film sur Napoléon. Mais comment quelqu'un qui a tout eu avec une telle notoriété a t'il pu être isolé et savoir que c'était la fin. On se dit que cet homme là a bien du trouver quelque chose.
6. Le casting, l'avez vous fait vous-même ?
Il fallait des personnes crédibles par rapport aux scènes vécues. Les femmes courtisanes et anglaises innocentes. Il Fallait un équilibre entre toutes les personnes pour qu'ils aillent tous parfaitement ensemble.
7. La fin du film est ouverte ?
On en fait l'interprétation que l'on en veut. J'aime qu'à la sortie du film, on me dise, " ben oui, pourquoi pas ? "
8. Vous pouvez nous parler de la musique ?
Je ne voulais pas d'un compositeur de musique de film et donc ce choix est excellent pour moi. Je suis vraiment super content du travail de Stephan Eicher.
9. Le mythe de Napoléon est il épuisé ?
C'est grâce au mémorial de Saint Hélène que Napoléon devient Napoléon. Le mythe de Napoléon c'est Waterloo et Saint Hélène. C'est sur Saint Hélène que Napoléon a construit son mythe. Philippe Torreton : Antoine m'a conseillé de lire " La chambre noire " de J.P. Kaufman car il est allé à Saint Hélène et a fait le récit de sa visite avec ses interprétations. C'est une lecture extraordinaire Antoine De Caunes : Napoléon est un homme à plusieurs vies, ce n'est pas un aboutissement, il y a encore beaucoup de choses à apprendre de lui.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais