Une Nuit Fantastique placée sous le signe de la comédie déjantée, avec des sushis assassins, des Hollandais extrêmes et des nazis planqués sur la Lune.
Dead Sushi
Bon, on ne va pas le cacher : "Dead Sushi" est un nanar, un vrai. De ceux qui se découvrent le sourire aux lèvres, les yeux écarquillés et le cerveau en berne. Réalisateur du déjà bien psychotronique "Mutant Girls Squad" (tout un programme…), Noboru Iguchi imagine ici une attaque de sushis carnivores dans un hôtel peuplé de personnages tous plus débiles les uns que les autres.
Effets numériques du pauvre, kung-fu navrant, gore potache, recettes de sushi (et ouais !) et acteurs en roue libre… "Dead Sushi" dévoile son festival du n’importe quoi avec une vigueur qui force un peu le respect. Certes, le film est un peu long, et assez vite répétitif et navrant, mais difficile de rester de marbre devant ses vingt premières minutes totalement « autres ». Du nawak millésimé.
New Kids Nitro
Film-culte de l’édition 2012, "New Kids Turbo" avait foutu le feu lors de sa projection, son mauvais goût absolu, régressif et agressif, n’épargnant absolument rien ni personne. Logique, donc, que ce second opus légèrement en deçà vienne jouer les fouteurs de bordel dans une édition 2013 un brin trop sage. Reprenant le principe « thématique » du premier épisode, ce "New Kids Nitro" essaie pourtant d’élargir son champ de tir, en mêlant à ses habituels gags salaces et moqueries politiquement incorrectes, une histoire de zombies.
Bon, le postulat est des plus débiles, et ne tient jamais vraiment la route, mais force est de constater que dans son jusqu’au-boutisme primaire (les femmes enceintes, les mongoliens, les flics, les gays et même – gag ultime – les juifs, en prennent littéralement plein la gueule), le film parvient à stupéfier son audience. Car entre le massacre à poil de zombies pourris, les éjaculations faciales sur une caissière enceinte et alcoolique, les nombreuses morts débiles et les concours d’insultes, on n’est pas loin d’un certain absolu de l’horreur, qui ne plaira forcément pas à tout le monde. Mais pour peu qu’on soit client d’un « humour » aussi énorme, le plaisir est total, « nom de Dieu » !
Iron Sky
Production finlandaise vendue sur son concept jubilatoire (planqués sur le côté sombre de la Lune, les nazis planifient une invasion de la Terre) et des images au visuel fabuleusement rétro, "Iron Sky" était un peu le perdant de cette Nuit des plus déjantés, son traitement léger et inoffensif cadrant mal avec la bêtise ahurissante de "Dead Sushi" et "New Kids Nitro". C’est un peu dommage, car passé son rythme laborieux et ses gags gentillets, le long-métrage de Timo Vuorensola se regarde sans déplaisir, son mélange de satire politique et de science-fiction old school n’étant pas inintéressant. Avec ses actrices bien girondes, ses effets-spéciaux et son scénario finalement pas plus con qu’un autre, "Iron Sky" peut se savourer pour ce qu’il est : un délire gentiment déjanté. C’est déjà pas mal, non ?
Frédéric Wullschleger
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