Festival Lumière 2011
du lundi 03 au dimanche 09 octobre 2011
à Lyon – France
Festival Lumière, troisième édition. Une semaine dédiée à la cinéphilie, pendant laquelle la grande majorité des cinémas du Grand Lyon diffuseront une centaine de film. Et un Prix Lumière, remis cette année à un monstre sacré du cinéma français : l’immense Gérard Depardieu.
L’idée pourrait paraître saugrenue, de prime abord. Mais ce serait oublier la volonté première du festival : célébrer le cinéma et son Histoire, dans leur globalité. Alors, quoi de plus normal, après une légende vivante du cinéma américain (l’acteur-réalisateur Clint Eastwood) et l’un des cinéastes européens les plus estimables et aventureux qui soient (le tchèque Milos Forman), d’honorer le travail d’un acteur à nul autre pareil. Car Gérard Depardieu est un monument. Par sa filmographie pléthorique, couvrant presque quarante ans de cinéma français (mais pas que), par sa personnalité joyeuse et profondément humaine (ce qui n’exclut pas quelques dérapages plus ou moins contrôlés), enfin, par l’amour évident qu’il porte à son métier. Il a joué avec les plus grands cinéastes, partagé l’écran avec des comédiennes et des comédiens inoubliables, fait parfois le pitre dans de bien piètres productions, aussi à l’aise dans les premiers comme dans les seconds rôles… Et il est toujours là. Car il est un pic, un roc, que dis-je, une péninsule !
Seront donc présentés au Festival Lumière 2011, quinze films, qui de 1975 à 1991, permettront de voir, ou revoir, quelques une de ses performances les plus marquantes. Et aussi quelques perles oubliées. Suivez le guide.
Ami d’enfance de Robert De Niro pris dans la tourmente du début du XXe siècle, chez Bernardo Bertolucci (le monumental « 1900 »), amoureux incrédule d’une Carole Laure effacée qu’il offre à Patrick Dewaere pour lui redonner le sourire chez Bertrand Blier (le caustique et émouvant « Préparez vos mouchoirs »), jeune premier d’un théâtre en pleine occupation ou mari tenté par l’adultère et Fanny Ardant chez François Truffaut (les classiques « Le Dernier métro » et « La Femme d’à côté »), révolutionnaire guillotiné chez Andrej Wajda (le magnifique « Danton »), truand en cavale aidé par Yves Montand pour Alain Corneau (le polar « Le Choix des armes »), amant d’Isabelle Huppert ou prêtre tourmenté chez Maurice Pialat (« Loulou » et surtout « Sous le soleil de Satan », son meilleur rôle) et, enfin, comédien-aventurier-poète devant la caméra de Jean-Paul Rappeneau (« Cyrano de Bergerac », son autre grand rôle)… Voilà matière à (re)dévourir le talent du grand Gérard.
Mais ce serait oublier ces films méconnus, mais à n’en pas douter, tout aussi réjouissants, que sont « Dites-lui que je l’aime » de Claude Miller, « La Nuit tous les chats sont gris » de Gérard Zingg, « Le Sucre » de Jacques Rouffio, « Le Visiteur » de l’Indien Satyajit Ray, ou encore sa première et unique réalisation, l’adaptation de « Tartuffe ».
Autant de films, et de rôles, aptes à rendre justice au talent de celui qui, il n’y a pas si longtemps, aura osé s’aventurer sur les terres délirantes du tandem Delépine/Kervern. Car Depardieu étant un véritable « Mammuth », il est dommage que ce dernier coup d’éclat ne figure pas au sein de cette très riche sélection…
LA LISTE DES FILMS PRESENTES :
Pas si méchant que ça de Claude Goretta (1974, 1h52)
1900 de Bernardo Bertolucci (Novecento, 1975, 5h25 – 1ère partie: 2h49/2e partie: 2h26)
Dites-lui que je l’aime de Claude Miller (1977, 1h46)
La Nuit tous les chats sont gris de Gérard Zingg (1977, 1h44)
Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier (1978, 1h48)
Le Sucre de Jacques Rouffio (1978, 1h40)
Loulou de Maurice Pialat (1980, 1h57)
Le Dernier métro de François Truffaut (1980, 2h11)
Le Choix des armes d’Alain Corneau (1981, 2h15)
La Femme d’à côté de François Truffaut (1981, 1h46) Remise du Prix Lumière
Danton d’Andrzej Wajda (1982, 2h16)
Le Tartuffe de Gérard Depardieu (1984, 2h20)
Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1987, 1h37)
Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990, 2h18)
Le Visiteur de Satyajit Ray (Agantuk, 1991, 2h)
Courts métrages :
Le Beatnik et le minet de Roger Leenhardt (1965, 20min)
Grenouille d'hiver de Slony Sow (2011, 17min)
Frédéric Wullschleger
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