DOSSIER

Affiche

cannes 2011 - CANNES AMOUREUX (1/2)


En mai prochain, les cinéphiles de tout genre se retrouveront sur la Croisette pour découvrir des films venus du monde entier et ovationner des stars, vêtues de leurs plus belles parures, montant les marches ou faisant une apparition dans les soirées. Robert De Niro présidera le jury, quant à Woody Allen, il fera l'ouverture avec son nouveau film « Minuit à Paris » (en salles le 11 mai).

Ayant renoué avec le festival depuis quelques années, le cinéaste new-yorkais y a présenté récemment son parodique « Hollywood Ending » (également en ouverture), ainsi que ses escapades londoniennes et espagnoles, avec le vénéneux et amoral « Match Point » suivi de l'épicé et sexy « Vicky Cristina Barcelona ». Il nous revient cette année avec une comédie romantique, emmenée par le couple Owen Wilson / Rachel McAdams, et dont le casting donnera sans aucun doute l'une des plus belles montées des marches de l'histoire du festival, en alliant figures américaines de poids (Kathy Bates, Adrien Brody) et stars françaises (Gad Elmaleh, Léa Seydoux, Marion Cotillard). C’est sans oublier la présence au générique de la première dame, Carla Bruni-Sarkozy, dont la venue, avec ou sans son mari, sera un événement en soi.

À cette occasion nous vous proposons logiquement un dossier sur les plus beaux films d'amour présentés au Festival ces vingt dernières années, de « La leçon de piano » à « Two lovers », et dont beaucoup ont malheureusement été oubliés au palmarès.



PREMIERE PARTIE


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La leçon de piano
Comprendre mari, femme et amant

Sublime film réalisé par la néo-zélandaise Jane Campion, « La leçon de piano » est une sombre histoire de triangle amoureux, centré sur une femme muette* découvrant celui qui va être son nouvel époux. Impossibilité de contrôler le désir, violence de la jalousie, le récit, entièrement situé sur une île à la beauté sauvage, dégage un souffle épique autant qu'une irrésistible charge érotique. Une œuvre qui permet de ressentir les souffrances, aspirations, frustrations, bonheur de chacun des trois composants du trio: la femme (Holly Hunter), le mari (Sam Neil) et l'amant (Harvey Keitel). Une divine palme d'or 1993.

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Beaucoup de bruit pour rien
Butiner en toute liberté

Avec cette farce shakespearienne, Kenneth Branagh réussit à rendre l'auteur accessible comme jamais, à la fois délicieusement drôle et foncièrement léger. Le couple qu'il forme alors avec Emma Thompson, à la ville comme ici à l'écran, joue au chat et à la souris, participant aux tractations amoureuses qui se superposent aux enjeux de classes sociales fortement marquées, sous le soleil printanier de Toscane. Un régal, entre jeux de la séduction et complexité des relations hommes-femmes.

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Punch Drunk Love
L'ivresse de l'amour

Surprenant film de Paul Thomas Anderson (« Magnolia »), à la mise en scène physique (et primée au festival 2002) visant à secouer le spectateur comme le personnage principal, « Punch-Drunk Love » nous entraîne dans un tourbillon de sensations. Balloté entre ses envahissantes et indiscrètes sœurs, et sa déstabilisante rencontre avec une femme aussi maladroite et timide que lui (Emily Watson), Adam Sandler nous enchante, dans ce qui est pour une fois un rôle sérieux. La magie de la rencontre et de l'imagination amoureuse en quelques scènes d'une infinie poésie.


Étreintes brisées
Les passions du passé

Certainement le drame amoureux le plus sage, en surface, signé Pedro Almodovar, « Etreintes brisées » met en scène un réalisateur devenu aveugle (Lluis Homar), se retrouvant face aux fantômes de son passé. S'incarnant en une plantureuse actrice (Penelope Cruz), le film contemple les dégâts issus d'une ancienne liaison, de la maladie, et les conséquences d'un amour perdu il y a bien longtemps. Un film d'une triste beauté.


Lire la seconde partie de cet article.

Olivier Bachelard

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