Premier dans trois de mes classements, “The Ghost writer” est mon coup de coeur de 2011. Quel est le mystère planant sur cet ancien ministre anglais, accusé de crimes de guerre ? C'est ce que s'efforcera de découvrir le toujours talentueux Ewan McGregor, montrant autant de flegme que de perplexité face à des évènements qui le dépassent. Pierce Brosnan, trouble au possible, livre l’une de ses meilleures prestations, à des lieues d'un gentil James Bond sauvant l'humanité. Roman Polanski montre qu'il sait créer du suspense, faire monter subrepticement la tension jusqu'aux dernières secondes du film où nous attend la révélation finale tant attendue. J'oserais dire (la comparaison sera peut-être abrupte pour certains) que Polanski est, en matière de suspense, le digne héritier d'Hitchcock. Son style est bien sûr different, mais les ambiances qu'il parvient à installer sont autant génératrices de frissons et de mystères. Il l'avait déjà montré avec « Chinatown », « Rosemary's Baby » ou « La Neuvième Porte », il le confirme avec ce “Ghost writer”.
Dans les cinéastes à suivre, Xavier Dolan était attendu au tournant. Après le génial « J'ai tué ma mère », on attendait avec curiosité le deuxième film de ce prodige de tout juste 21 ans. « Les Amours Imaginaires » confirme ce que l'on pressentait : petit Dolan deviendra grand.
Fervent défenseur du cinéma de Christophe Honoré, son « Homme au bain », s'il n'est pas une déception, est au moins une parenthèse. Filmé rapidement, histoire complexe, rapports humains tortures… Si ce film est purement « honoréen », il est aussi sûrement le moins accessible de ses films, aux antipodes des « Chansons d'Amour » d’il y a deux ans. Alors à l'année prochaine!
Quatre formules au choix dans les salles:
“Inception” montre qu'avec beaucoup, on fait beaucoup.
“Adèle Blanc-sec” montre qu'avec beaucoup, on fait peu.
“8 fois debout” montre qu'avec peu, on fait beaucoup.
“Au fond des bois” montre qu'avec peu, on fait peu.
Certains films ne cessent de prouver que le bon cinéma, quel que soit le budget, est celui qui repose sur l'imagination de son scénariste et le savoir-faire de son réalisateur. Les moyens et les recettes, ça vient après. Sinon, ce n'est plus de l'art. A quoi sert le cinema ? A rendre l'homme meilleur ? Ou déjà à faire prendre conscience l'homme de sa propre humanité ? Ou juste à divertir ? Ou pire - mais le mot doit être dit - à consommer ? Un peu de tout cela certainement. Après, chacun ses priorités.
Comme disait Sacha Guitry : « Mon grand-père allait au cinématographe, mon père au cinéma, moi au ciné et mon fils aussi... »
Nous, qui sommes ses petits-enfants, où allons-nous ?
Rémi Geoffroy
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