Nous voici à présent en 2011, et le bilan de 2010 s’impose. Comme chaque année, nous essayons tous de dégager une impression, une trame qui définirait la production cinématographique des douze derniers mois. Pour ma part, j’ai été époustouflée par la richesse des scénarios. “Inception”, mon film de l’année, est l’exemple parfait. Une idée originale, très élaborée, où chaque détail a son importance. Le tout retranscrit par la mise en scène impeccable de Christopher Nolan qui réussit à emmener le spectateur dans les méandres sophistiqués de son récit, sans le perdre et sans pourtant s’astreindre à être trop didactique. Un équilibre parfait qui sublime au rang de chef d’œuvre cette histoire étourdissante. Quelques semaines plus tard est sorti en salle une autre perle scénaristique, l’excellent “L’Heure du crime”, un thriller très original qui surprend en allant à l’encontre de tous les codes du genre.
L’année 2010, fut aussi chargée d’émotions. Des émotions brutes et bouleversantes dont je ne suis pas ressorti indemne. “Another year”, qui sous couvert d’une trame linéaire et classique, distille une détresse feutrée et terriblement cruelle. Puis l’éprouvant “Biutiful”, assurément un film parfaitement abouti, or le sujet est si déchirant qu’à présent même la bande annonce me serre le cœur, ravivant le souvenir des sanglots convulsifs endurés lors de la projection.
Enfin, 2010 fut sensorielle. L’incomparable “Amer” est sans nul doute la référence du genre cette année. De par ses frôlements, ses gros plans et ses lumières feutrées ou aveuglantes, ce petit film, présenté à Gerardmer en janvier, se révèle terriblement sensuel. Plus proche de la nature, “Le Quattro volte”, est tout aussi singulier que le précédent. Ici les personnages principaux sont humain, animal, végétal, minéral et s’accordent à merveille dans un film contemplatif non dépourvu d’humour. Autre très beau film de la catégorie, le sublime “L’Arbre” de Julie Bertuccelli qui expose aux soleils blancs des crépuscules australes une touchante histoire de famille. Pour en finir avec ce sujet, citons l’un des films les plus important de l’année, la palme d’or “Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)” d’Apichatpong Weerasethakul qui, comme de coutume, nous transporte dans un voyage initiatique où tous les éléments ont une âme.
Gaëlle Bouché
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