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LE DETAIL QUI TUE : les animaux tueurs au cinéma


Le septième art s’est très tôt penché sur nos peurs les plus profondes : celles des milieux qui ne nous sont pas familiers et qui regorgent d’espèces animales malfaisantes, celles des petites bébêtes connues qui font partie de notre quotidien mais qui se transforment en terrifiantes machines à tuer avec cette quasi-constante pour nombre de films : l’homme ne mérite que ce qui lui arrive. Il défie Mère Nature, crée la bombe atomique, déverse ses produits chimiques dans la nature, joue au petit scientifique… Son égoïsme va le mener à sa perte !
A l’occasion de la sortie de Piranha 3D, petit tour d’horizon de ce cinéma d’horreur, entre séries B et grandes fresques hollywoodiennes qui a fait de l’Homme, cet être supérieur sur Terre, la proie d’animaux vengeurs et assoiffés de sang.

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Au film de l’eau

Environ 70 % de la surface de la Terre est constituée d’eau. Les océans, les mers, les lacs, les marais et les fleuves regorgent de bêtes sauvages. Le cinéma s’est fait plaisir à exploiter cette terrifiante faune aquatique. Citons les plus emblématiques : Les Dents de la mer (3 suites et de nombreuses séries Z issues de ce filon), Piranha (2 suites dont la dernière d’Alexandre Aja), Orca, Moby Dick, Peur Bleue, Solitaire, Lake Placid, Anaconda… Entre requins, crocodiles, piranhas, baleines et orques toutes les espèces aquatiques y sont passées même les pieuvres, les crabes, les anguilles et les raies manta ! La cachette préférée de la bête : les profondeurs d’où elle surgit pour dévorer sa proie.

Film phare : Les Dents de la mer
1975 - De Steven Spielberg - Avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Lorraine Gary…

- Synopsis : Amity se prépare à accueillir ses touristes et à fêter le 4 juillet. Pourtant, le corps d’une femme est retrouvé à moitié dévoré, sur une plage de cette paisible station balnéaire. Le chef de la police veut faire fermer les plages mais le maire soucieux de sauvegarder la saison touristique l’en empêche…

- Commentaires : Qui, depuis la vision de ce film, n’a jamais pensé en mettant le doigt de pied dans la mer au requin tueur du film de tonton Spielberg ? Son deuxième (si on ne compte pas Duel réalisé d’abord pour la télé) a marqué des générations et continuera encore longtemps à terroriser les fans de la baignade en haute mer ! Les clés de ce succès sont de deux ordres : un requin en carton pâte que Spielberg voulait montrer le moins possible à l’écran, ce qui crée une tension encore plus intense, le spectateur ayant le sentiment qu’il est partout et qu’il peut attaquer à chaque instant. Deuxièmement, la partition de John Williams restera comme un sommet de musique de film. Avec quelques notes, il crée une terrifiante ambiance où la musique devient le requin tueur. Plus celle-ci est stridente et haletante plus l’attaque se rapproche et plus nos nerfs sont mis à rude épreuve ! Implacable.

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Les amis de l’homme ?

Nos amis les bêtes à deux ou quatre pattes (oiseaux, chiens, chats, mais aussi vaches, moutons) qu’ils soient domestiqués ou élevés peuvent se révéler être de véritables ennemis pour l’Homme. Le cinéma adore étudier cette nature qui se venge des agissements de la race humaine, dont son développement est lié de très près à l’exploitation des animaux (élevage, domestication, chasse, expérience en laboratoire…). Ainsi, dans la plupart des cas c’est l’homme lui-même qui entraîne sa perte en dépassant les limites de la recherche scientifique (Max, Rottweiler : les chiens de l’enfer, 28 jours plus tard, Black sheep). C’est parfois en sous-estimant les forces vives ou intellectuelles de races bienveillantes qu’on a les pires surprises (Baxter, le serial-dog-killer, ou bien les vaches de Tamara Drew !). C’est enfin les animaux qui sont habituellement chassés qui deviennent chasseurs d’hommes (la sanglier australien de Razorback, les lions de L’Ombre et la proie).

Film phare : Les Oiseaux
1963 - De Alfred Hitchcock - Avec Tippi Hedren, Jessica Tandy, Rod Taylor, Veronica Cartwright…

- Synopsis : Une jeune femme arrive à Bodega Bay, petit port tranquille où elle a prévu d’offrir un couple d’inséparables à la jeune sœur d’un avocat chez qui elle se rend. Mais en sortant de la boutique, elle est attaquée par une mouette, signe avant-coureur de la tempête qui plane sur la ville…

- Commentaires : Nuée de corbeaux, volée de mouettes, l’apocalypse semble s’abattre sur une petite bourgade sans que l’on sache un instant quelle est la raison de ce brusque changement de comportement des volatiles. Film catastrophe par excellence, réalisé d’une main de maître par un Hitchcock manipulateur et un brin misogyne, Les oiseaux est un des monuments du film d’animaux tueurs même si les victimes sont finalement peu nombreuses. Mais les milliers d’oiseaux utilisés pendant le tournage, on avance le chiffre de 28 000 vrais volatiles dont certains dressés et quelques autres mécaniques, frappent les esprits d’autant plus qu’ils contribuent au réalisme foudroyant du film.

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Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes !

A l’image des Oiseaux, c’est parfois le nombre d’animaux tueurs qui fait le succès d’un film. Ainsi, les nuées, les essaims, les troupeaux, les hordes, les meutes, les colonies en tout genre sont aussi efficaces que certaines attaques en solo ! Les araignées de Arac Attack, les fourmis des Monstres attaquent la ville, les abeilles de L’inévitable catastrophe, les petits vampires de La nuit des chauves-souris, ou les reptiles Des Serpents dans l’avion terrifient par leur nombre, l’impact de leurs attaques et la sensation qu’on ne peut pas leur échapper !

Film phare : Arachnophobia
1990 - De Frank Marshall - Avec Jeff Daniels, Harley Jane Kozak, John Goodman, Julian Sands …

- Synopsis : Lors d’un séjour en pleine Amazonie, un photographe est mortellement mordu par une araignée qui fait le trajet retour vers les Etats-Unis avec lui. Les morts qu’on croit accidentelles s’enchaînent dans la petite bourgade où a trouvé refuge l’araignée qui s’est bien acclimatée à la Californie !

- Commentaires : Divertissement horrifique, Arachnophobia alterne les scènes d’épouvantes et comiques grâce à une pléiade de personnages très second degré (notamment John Goodman en exterminateur barge). Entre clins d’œil au cinéma d’Hitchcock (Les oiseaux, Psychose) et références aux films d’animaux tueurs des années 50, le film, produit par Spielberg, n’oublie pas d’où il vient. L’invasion de la maison de Jeff Daniels par des centaines de bébêtes à huit pattes velues en est d’autant plus effrayante que de nombreuses vraies araignées font partie intégrante du casting ! Si ça vous gratte, c’est normal, les petites bêtes sont partout. Arachnophobia n’aura jamais autant si bien porté son nom !


C’est la course contre le monstre

Les animaux réels ne suffisent pas au cinéma, et comme il n’y a aucune limite dans l’imaginaire des scénaristes, le 7e art s’est aussi emparé de créatures de toutes sortes. Surtout celles qui font parties d’un « imaginaire réel », car aujourd’hui disparues ou légendaires. Ainsi, Merian C. Cooper & Ernest B. Shoedsack ont mis en image le gorille préhistorique King Kong en 1933, 60 ans plus tard Spielberg (encore lui) a recréé les dinosaures imaginés par Michael Crichton.
Chez les légendaires féroces de notre monde, citons celle proche de chez nous : la bête du Gévaudan vu dans un film éponyme et Le Pacte des loups, deux films français sur cette mystérieuse créature qui a tant fait couler d’encre depuis le 18e siècle. Peu de films, mêmes dans les séries Z, se sont emparés du mythe de l’abominable homme des neiges, le Yéti. On compte un seul téléfilm américain récent de Paul Ziller, sorti chez nous en DVD en 2009 et une apparition dans La Momie 3 La Tombe de l’empereur Dragon. De dragon, justement, il en a souvent été question au cinéma mais force est de constater qu’hormis dans Le règne du feu et quelques autres plus anecdotiques (Le Seigneur des anneaux, Harry Potter), ces bestioles servent surtout à amuser ou à faire peur aux enfants : La Belle au bois dormant, Merlin l’enchanteur, Aladdin, Peter et Elliot le Dragon, l’histoire sans fin, Dragon ball, Mulan, Cœur de dragon, Shrek, Dragons…
Autres créatures sur nos écrans : celles totalement imaginaires, créées de toutes pièces par les hommes, et souvent de terrifiants monstres qui ne nous veulent pas que du bien. Souvenez-vous de celles de The Host, de Cloverfield, de Godzilla, de Splice…

Film phare : Jurassic Park
1993 – De Steven Spielberg – Avec Sam Neill, Laura Dern, Jeff Goldblum, Richard Attenborough, Samuel L. Jackson…

- Synopsis : John Hammond, milliardaire chevronné, est sur le point d’ouvrir un parc animalier d’un nouveau genre et a besoin de l’aval de scientifiques. Il fait appel à deux paléontologues qu’il amène sur son île et dans son Jurassic park entièrement aménagé pour recevoir des dinosaures ! Ça se gatte quand une tempête tropicale vient mettre à mal les grilles de sûreté du parc…

- Commentaires : Qui l’eut (mangé) cru ? Des dinosaures plus vrais que nature face à des hommes et des femmes qui d’abord émerveillés vont vite devoir échapper aux dents de sabres de ces monstres affamés de chair. Jurassic park, c’est le pari fou d’un réalisateur sur la brèche (après les échecs de Always et Hook) qui revient à ses premières amours avec un investissement record et des effets spéciaux ILM jamais vus. Pour un grand film hollywoodien, Spielberg est allé loin dans l’acharnement des monstres contre les personnages du film, que ce soit les enfants ou les adultes. Ça croque, ça mord, ça tue, ça dévore. Le T-Rex aux dents acérées, au cri strident et paralysant d’angoisse est un sommet du monstre carnivore, que l’on retrouve d’ailleurs dans une scène mémorable du King Kong de Peter Jackson.

Top 10 de la rédaction :
Les meilleurs films d’animaux tueurs (hors extra-terrestres) :

1/ Les Dents de la mer
2/ Les oiseaux
3/ Jurassic park
4/ King Kong
5/ Arachnophobia
6/ The Host
7/ Cujo
8/ Solitaire
9/ Baxter
10/ Des Serpents dans l’avion

Mathieu Payan

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