Le Festival de Venise 2010 a fait la part belle a une série d'œuvres marquantes, qui sur fond de luxe et d'opulence, met en avant des êtres à l'évident manque d'amour.
Ce n'est pas parce qu'il est le riche producteur d'une série à succès, basée à Montréal, parce qu'il passe son temps dans les banquets ou les remises de prix, que Barney n'a pas le plus grand mal à se remettre de sa séparation avec sa femme. Il faut dire qu'avant de la trouver, et de la convaincre de l'épouser, il lui a fallu beaucoup de temps et d'expériences diverses. Au travers de longs flash-back, Richard J. Lewis nous révèle tout ou presque de la vie amoureuse d'un homme en devenir, passant de l'état d'artiste introverti à celui d'homme éperdument amoureux, qui comme tous les hommes est capable de faux pas ou d'oublis passager de ce qui est vraiment important. Mais les femmes sont là pour le lui rappeler.
La force de "Barney's version" réside en deux mots: casting et ténacité. Car si le film commence et se clôt sur des accusations de meurtres concernant cet homme, on se moque un peu de savoir s'il a vraiment commis un acte irréparable, ou s'il s'agissait simplement d'un accident. Il y a toujours des gens jaloux pour vous accuser de tous les mots, surtout quand, comme le personnage principal vous cumulez réussite professionnelle et accomplissement personnel. Le parcours de cet homme, de relation en relation, vers l'amour véritable incite avec une certaine magie, à ne jamais abandonner ses rêves. Et l'envie d'y croire, que peut avoir le spectateur, doit beaucoup à Dustin Hoffman (le père, policier juif à la retraite, indiscret en diable) et à Paul Giamatti (le producteur, tenace et rêveur) qui pourraient l'un comme l'autre se retrouver en lice pour les prochains oscars pour ce film triste, qui invite à ne jamais oublier sa raison de vivre.
Olivier Bachelard
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