DOSSIER

Les meilleurs films de 2008 selon Thomas Bourgeois

2008, tout comme 2007, ne fut pas à mes yeux un grand cru cinématographique. Les raisons sont purement cycliques : certains cinéastes, qui ont brillé en 2006, reviendront en 2009 qui sera, sans trop s’avancer, une belle année avec notamment les nouveaux Scorsese, Mann, Raimi, Cameron, Fincher, et j’en passe ! Mais revenons le temps de quelques lignes sur 2008…

Tout d’abord, mon top 10 des meilleurs films est autant dicté par la raison que par des coups de cœur. Certains vont à des films certes mineurs mais m’ayant apporté un incomparable plaisir régressif, à l’image du turbulent Wanted, film certes débile mais miracle de réalisation et de virtuosité technique. Timur Bekmambetov n’a rien à dire mais il le fait mieux que personne, d’où sa seconde place dans le top réalisateurs. Contrairement à d’autres, je continue de penser que le cinéma, c’est aussi un grand huit dans lequel on peut se défouler ; et Wanted est la proposition de cinéma la plus « défoulante » depuis des lustres.

D’autres coups de cœur sont une volonté de mettre en avant des films passés totalement inaperçus lors de leur sortie, comme The Mist. Ce dernier est sans doute le grand film fantastique de l’année, à la fois adaptation fidèle et féroce de Stephen King. Parabole très subtile et pernicieuse sur l’extrémisme et le repli communautaire, The Mist et son twist final bouleversant sont à réévaluer d’urgence ! Un mot rapide sur le fantastique espagnol, dont la belle vitalité figure en bonne place cette année avec REC et L’Orphelinat. Remarquable dans ce dernier, Belèn Rueda domine mon classement des actrices, suivie par la toujours impeccable Julianne Moore.

Quant à Mesrine, Hellboy II et John Rambo, ils ont en commun leur intégrité artistique totale, leur respect du spectateur et du genre dans lequel ils s’inscrivent. Mention spéciale à Stallone, qui après un Rocky Balboa d’une dignité totale prouve que loin d’être fini, il se révèle être un cinéaste brillant et sans concessions. Reste que le réal’ de l’année, c’est Paul Thomas Anderson. Tout simplement parce que son There Will Be Blood est le meilleur film de l’année. Une fresque grandiose évoquant la mythologie fondatrice de l’Amérique capitaliste avec une puissance visuelle « kubrickienne » et une noirceur jamais démentie. Au sommet de ce monstrueux chef d’œuvre, Daniel Day-Lewis prouve, encore, qu’il est depuis toujours au-delà des superlatifs.

Tout comme Wall-E, le robot qui m’a fait pleurer. Tout comme The Dark Knight, ce gros machin que tout le monde aime et que, même si l’unanimité me paraît généralement suspecte, j’aime aussi. Tout comme Heath Ledger qui a prouvé à tous que les films de superhéros, ce n’est pas que pour les enfants.

Et que hélas, ça ne finit pas toujours bien…

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