Premier court métrage en lice, « La main », film très court, vaut principalement pour son idée de base. Un jeune homme vient demander, en muet, la main d’une jeune fille. Le père lui la ramène au sens propre. Travaillé façon film muet, ou début du parlant, « La main » n’est qu’onomatopées expressives et barbares, à l’image des portraits qu’il donne à voir. Grand guignol sans être excessif, la scène de fin, où la main sert logiquement… à se caresser, laisse la salle hilare et perturbée.
« A message from outer space » nous entraîne dans l’univers bleu métallisé d’un chercheur terrien, qui attend un message venu de l’espace. C’est alors qu’il reçoit un œuf venu du ciel, directement sur la tête. Pas besoin de dialogues non plus, dans cette fable sur le désir de communiquer, loufoque, et allumée. On se dit qu’il ne fait pas bon être seul.
Alors qu’on imagine que le monstre qui enserre le cou du jeune homme, symbolise la corde du mariage ou de la vie à deux, lointain objectif derrière le départ annoncé du couple phare. C’est finalement l’ombre du père qui est derrière tout ça. Finement amené, le traumatisme du gamin devenu grand, frein à son affirmation, se dévoile au travers des fantasmes (un alien lui fait une pipe), ou des peurs du héros (l’enfant à venir). Et même si la symbolique est un peu lourde (voir le plan sur un tatouage de pieuvre), le concept est suffisamment fort, et la réalisation plombante, pour donner une réelle atmosphère qui justifie le Grand prix remis à ce « Organik ».
Parodie de western, « Le bon, la brute et les zombies » met en scène des acteurs connus (Dominique Pinon…) et joue sur le comique de répétition (« c’est pas gagné ») en montrant les déboires d’une bande de zombies à la solde de deux bandits. L’idée de base ne tient même pas quelques minutes, car le scénariste ne l’exploite finalement pas.
Ampoulé, « L’empreinte de l’ange », le devient rapidement, par son ton de légende, proche de la leçon de morale, mêlant artificiellement science fiction et conte. Si les couleurs et décors sont travaillés, on regrette presque l’irruption du minuscule dans cette fable, à priori en partie connue.
Le film le plus efficace de cette sélection, est sans doute « Frissons d’été ». Un petit court, uniquement sensoriel, où le réalisateur expérimente ses effets, en baladant un père de famille dans sa propre maison, face à sa peur de l’intrusion. Un sujet qui évoque forcément quelque chose en chacun de nous, qu’il s’agisse de la peur d’un nouveau lieu, ou de manifestations inhabituelles. Très réussi, sursauts garantis.
Enfin, « Sélection naturelle », au twist final intelligent, nous conte l’histoire d’un tueur en série pris à son propre jeu. Cynique et surprenant, le scénario est malheureusement bien plus captivant que la mise en images, certes léchée, mais peu dynamique.
OB
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