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Affiche

BERLIN 2008 - Pulsions et optimisme au féminin


Cet année à Berlin, les femmes ont su libérer leurs pulsions, des plus basiques aux plus complexes, mais aussi, et cela fait toujours bien dans un festival, d'un certain optimisme.

Pulsions enfouies

Certaines femmes ont donc révélés quelques facettes cachées de leur personnalité. Inattendue, la tournure du film « Transsiberian » de Brad Anderson, présenté dans la section Panorama, qui de film d'aventure se transforme en drame psychologique mettant Emily Mortimer face à son caractère avide en sensations fortes qu'elle avait enterré au contact de son benêt de mari (Woody Harrelson), mais que le trouble Eduardo Noriega s'empressera de détecter, espérant trouver une femme à son image, alter ego indispensable à sa perversité latente.

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Autre femme ayant laissé son passé derrière elle, Ariane Ascaride interprète avec une certaine dureté, une « Lady Jane », chef de gang repentie, poursuivie par des actes qui ont de loin dépassé les objectifs que poursuivaient avec elle ses anciens camarades (Meylan et Darroussion, comme d'habitude). Si la sauce ne prend pas, faute de suspense et de crédibilité des dialogues, Ascaride fait preuve d'une poigne innatendue.

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D'autres découvrirent au passage certains traits de caractères qu'elles ignoraient jusqu'alors. Qu'il s'agisse de la fillette de « Heart of fire » (film allemand trsè controversé quant à la véracité de son histoire) qui se découvre des instincts de tueuse au contact des rebelles d'Eritrée qui l'on enlevée. Ou qu'il s'agisse d'une alccolique notoire, « Julia » (Tilda Swinton) dont l'arrivisme semble sans limites alors qu'elle kidnappe avec son accord le fils d'une dépendante mexicaine, et qui se découvre des instincts de mère et la capacité de tenir à quelqu'un.

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Optimisme

Malheureusement, ces quelques films n'ont pas vraiment convaincu, et c'est du côté de ceux qui montraient les bienfaits de l'optimisme, qu'il faut chercher les vraies réussites.

Dans « Happy Go Lucky », Mike Leigh (« Secrets et mensaonges », « Vera Drake ») dressait le portrait d'une jeune illuminée, perpétuellement de bonne humeur, toujours prête à plaisanter, même des sujets les plus graves. Au fil de l'histoire, son personnage se fait légèrement plus grave, au contact notamment d'un conducteur d'auto école, que sa verve parviendra à peine à dérider, et à qui, malgré tous ses talents de comique en herbe, elle ne saura rendre espoir en une vie heureuse. Un cruel dénouement, à l'image du monde, les meilleures intentions ne pouvant parfois tirer l'autre de son malheur profond.


Enfin, et ce fut l'une des petites grandes surprises du festival, le film japonais « Megane » plongeait une rigide maîtresse d'école dans le microcosme d'un petit village vacances de bord de mer, personnifié par un patron débonnaire, une ado renfermée et une vieille dame mystérieuse qui donne des cours de danse sur la plage (la danse du bonjour) et vend des shaved ice comme unique produit de sa « cabanon ». Décalé, inventif, le film pointe les petites joies du quotidien, confrontant le personnage à un autre rythme de vie, comme une autre perception des loisirs, qui ici se résument à « scintiller » sur la plage, du fait de l'absence de site touristique. On ne comprend certes pas grand chose, mais l'on en ressort, comme le personnage, avec le sourire aux lèvres, et une furieuse envie de retourner sur cette plage, d'une beauté apaisante. Et en ce glacial mois de février, quoi de plus revigorant ?

Olivier Bachelard

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