DOSSIER

Affiche

BERLIN 2008 - Preuves d'amour


Alors que l'héroïne de « Black ice » tentait par volonté de l'évincer, de mieux connaître la maîtresse de son mari, en devenant peu à peu amie avec celle-ci, et que celle de « Cherry blossoms » décidait de ménager son mari, condamné par la médecine, se privant ainsi elle-même de quelques uns de ses rêves, dont un voyage au japon que celui-ci fera seul puisqu'elle mourra la première, ce sont les preuves d'amour envers les enfants qui ont marqué la compétition du festival de Berlin 2008.

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Ainsi Kristin Scott Thomas fait preuve d'une insupportable mais tangible compassion pour son fils dans « Il y a longtemps que je t'aime » de Philippe Claudel. Marquée par son geste, elle ne trouvera la paix que dans l'expression d'une réalité pour laquelle elle a souhaité payer le prix fort, évitant alors toute empathie possible lors de son procès. Du même type de générosité et de sacrifice, il est question dans « In love we trust », où Liu Wei Wei incarne une mère prête à tout pour sauver son fils, atteint d'une leucémie. Mettant l'éthique au premier plan, le film a reçu le prix du scénario, stigmatisant les issues morales et personnelles de la procréation thérapeutique, alliant ici une mère et un père ayant chacun refait leurs vies après un divorce. Un film dans lequel les conjoints oscillent forcément entre compréhension et jalousie maladive.

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Enfin, dans le brillant « Coas calmo », grand oublié du palmarès à la clinquante distribution (Nanni Moretti, Valérie Golino, Isabella Ferrari, Alessandro Gassman...), un père choisit de rester toute la journée devant les fenêtres de l'école de sa fille, suite à la mort de sa femme. Inquiet, protecteur, fataliste et détaché des contingences quotidiennes, il reconstruit peu à peu sur cette place une vie, prenant conscience des gens et des choses qui l'entourent. La découverte d'un autre rythme, sera la condition nécessaire d'un redémarrage personnel, dont le personnage aura bien plus besoin que sa fille, qui elle, semble bien mieux gérer le décès de la mère. Un film extrêmement touchant.

Olivier Bachelard

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