DOSSIER

Affiche

venise 2017 - VR les experiences reellement sensorielle


Mais les plus saisissantes des expériences restent forcément celles qui font appel, en plus de l’image immersive 3D, à de véritables objets (lit, table, crayons…) et à d’éventuels actions, capables d’ajouter au visuel, le toucher, l’odeur et même le vent. De vraies expériences qui font souvent froid dans le dos ou vous bouleversent au plus haut point.

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« Separate Silences » (4 étoiles)
(Hver Sin Stilhed)
de David Wedel
L’expérience la plus marquante de cette édition 2017 de Venise VR, « Separate Silences » mélange film, installation et acteurs réels. Assis dans un lit d’hôpital, face à un autre « joueurs » sensé représenté sa sœur (ou son frère, selon le lit choisi), le spectateur assiste à une scène où la mort rode autour d’eux, passant de la conscience (une vision de la chambre d’hôpital) à l’inconscience (un paysage venteux auprès d’un phare en bord de mer). La force de cette installation est de stimuler en plus les sens du spectateur grâce aux 3 acteurs présents, avec la main d’un médecin qui vous touche réellement, un liquide qui coule sur votre bras pour simuler une piqûre, une feuille agitée qui permet de sentir le vent, une bougie pour sentir l’odeur de la mort (une silhouette noirâtre qui s’approche…) ou encore les mains de celle-ci frôlant vos jambes. Frissons garantis, dans cette œuvre aux deux visions complémentaires : celle de la sœur et du frère.

« Drawn me close : a memoir » (4 étoiles)
de Jordan Tannahill
Il fut très difficile d’accéder à cette formidable installation, dans laquelle nous sommes mis à la place du fils d’une femme malade, et nous baladons (avec l’aide d’une actrice) dans sa chambre, une autre pièce et sur le perron de la maison. Réelle participatif, le film propose, dans des décors graphiquement minimalistes (qui s’affichent ou s’effacent peu à peu) mais partiellement réels (on s’assoie sur le rebord du lit, on ouvre une porte…) de dessiner en direct ou de sentir les odeurs du jardin. Touchant et parfaitement réussi dans sa nostalgie.

« Alice, the Virtual Reality Play » (4 étoiles)
de Mathias Chelebourg, Marie Jourdren
Après une petite mise en condition, il est temps de passer derrière le rideau, dans le monde d’Alice au pays des merveilles. Une expérience interactive, dans laquelle on peut toucher des objets, manger un champignon, casser un œuf, faire le gamin, répondre aux questions d’un lapin ou d’une chenille qui vous souffle (réellement) la fumée au visage, avant de se réveiller de ce rêve immersif. Parfait, autant pour les grands que pour les petits.

« Nothing Happens » (3 étoiles)
de Michelle Kranot, Uri Kranot
On l’avait raté à Annecy cette année, mais on était resté intrigué par cette installation qui propose au spectateur de revêtir un lourd manteau et de mettre des sabots, tout en marchant sur un socle mêlant terre, copeaux de bois et pierres. Dans une plaine enneigée, on nous suggère alors la mise en fosse, avec la complicité de tout un village, d’une ou plusieurs personnes, telle un spectacle auquel chacun vient assister. Positionné tantôt dans la neige, dans l’arbre voisin, ou dans le trou, on ne peut qu’errer dans ce mélange effrayant de silence, de musique et de bruits de pas dans la neige.

Olivier Bachelard

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