Commençons par quelques chiffres résumant cette année 2017. 273 films sortie en salle ou en e-cinema visionnés, avec globalement 122 découverts en festivals, 37 en projection de presse, 25 en avant-première, 9 en vidéo, et donc seulement 79 vus en salles, soit 1 film et demi par semaine. Un rythme donc loin des 5 films par semaines qui était l’usuel il y a seulement quelques années. La fatigue ? Certainement. Le manque d’attrait des films ? Peut-être. Notamment pour les comédies françaises, dont la qualité semblait en berne cette année, tendance que ce début 2018 devrait vraisemblablement inverser. Cela n’empêche pas des films comme "Le Sens de la fête", ou plus décalés, tels "The Square" ou "Corps et Âmes" de figurer dans mon Top 10.
Comme chaque année cependant, c’est finalement l’originalité, la fantaisie et l’émotion qui l’auront emporté, permettant à la fabuleuse enquête animée "La Passion Van Gogh" de finir en tête, au conte culotté "Quelques minutes après minuit" de terminer cinquième, ou à la relecture de "Ghost in the Shell" d’atteindre la seconde marche. C’est ce qui fait aussi que l’hypnotique "A Ghost Story" vaut à son réalisateur la qualité de révélation de l’année, tant son scénario est malin et sa mise en scène envoûtante.
Côté Flop, Sean Penn et sa terrible romance en terres humanitaires "The Last Face" n’est pas parvenu à se faire oublier depuis sa catastrophique présentation à Cannes en 2016, tandis que l’un des films français les plus racoleurs de l’année, "La Mélodie", termine troisième, juste derrière le très décevant "Le Fidèle", signé du réalisateur prometteur de "Bullhead".
Ce sont des mises en scènes virtuoses qui s’imposent cette année, avec l’immersion proposée par le "Dunkerque" de Christopher Nolan, les paysages captivants du "Blade Runner 2049" de Denis Villeneuve, le tourbillonnant "Mother !" De Darren Aronofsky ou encore le trouble coupable de "La Région sauvage" de Amat Escalante. Quant à James McAvoy pour son multiple rôle dans "Split" et Emma Stone pour ses deux performances dans "La La Land" et "Battle of the sexes", ils s’imposent d’évidence en tête des acteurs et actrices.
Et c’est avec quelques dessins animés, pour la plupart venus d’un Festival d’Annecy plus que jamais en grande forme, que je vous souhaite une très belle année cinéma 2018, en souhaitant que quelques lyonnais rejoignent notre équipe, pour réaliser critiques, interviews, articles et couvertures de festivals. N’hésitez pas à contacter l’adresse de la rédaction.
TOP 10 films
1. La Passion Van Gogh, de Dorota Kobiela et Hugh Welchman
2. Ghost in the Shell, de Rupert Sanders
3. Corps et Âme, de Ildiko Enyedi
4. Le Sens de la fête, de Eric Toledano et Olivier Nakache
5. Quelques minutes après minuit, de Jose Antonio Bayona
6. La Fiancée du désert, de Cecilia Atán et Valeria Pivato
7. 120 battements par minute, de Robin Campillo
8. The Square, de Ruben Östlund
9. Get Out, de Jordan Peele
10. Brimstone, de Martin Koolhoven
FLOP 5 films
1. The Last Face, de Sean Penn
2. Le Fidèle, de Michaël R. Roskam
3. La Mélodie, de Rachid Hami
4. L'Étoile de Noël, de Timothy Reckart
5. Fences, de Denzel Washington
TOP 5 réalisateurs
1. Christopher Nolan (Dunkerque)
2. Denis Villeneuve (Blade Runner 2049)
3. Darren Aronofsky (Mother !)
4. Amat Ascalante (La Région sauvage)
5. Jose Antonio Bayona (Quelques minutes après minuit)
TOP 5 acteurs
1. James Mc Avoy (Split)
2. Willem Dafoe (The Florida Project, Seven Sisters, Le Crime de l'Orient-Express)
3. Jean-Pierre Bacri (Le Sens de la fête)
4. Roberto Alamo (Que Dios nos perdone)
5. Oscar Martinez (Citoyen d'honneur)
TOP 5 actrices
1. Emma Stone (La La Land, Battle of the Sexes)
2. Octavia Spencer (Les Figures de l'ombre)
3. Daniela Vega (Une femme fantastique)
4. Trine Dyrholm (La Communauté)
5. Juliette Binoche (Un beau soleil intérieur)
TOP thématique : meilleur film d’animation
1. La Passion Van Gogh
2. Psiconautas
3. Coco
4. Dans un recoin de ce monde
5. Ex-aequo : Le Grand Méchant Renard et autres contes / Tous en scène
Révélation de l’année 2017
David Lowery, réalisateur de A Ghost Story, pour son approche fantastique du temps, de l’oubli et du renoncement
Olivier Bachelard
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