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111 films pour une vision globale du cinema : 2ème partie


Partie 2 – de 1970 à la fin du XXe siècle

Née d’une réaction personnelle à une initiative de "Télérama", dont la rédaction a proposé collectivement, il y a un an, une liste des « 100 meilleurs films de l’histoire », cette liste s’inscrit dans une autre démarche visant à offrir une variété d’œuvres permettant de parcourir l’histoire du cinéma dans son ensemble. En voici la suite…

41) Délivrance (1972) de John Boorman
Parce qu’aucun film d’aventures ne ressemble à celui-ci, hormis ceux qui se sont ensuite inspiré de son atmosphère dérangeante.
42) L’Exorciste (1973) de William Friedkin
Parce que les personnages possédés doivent beaucoup à cette gamine démoniaque.
43) La Nuit américaine (1973) de François Truffaut
Parce que Truffaut était un amoureux de son art et que ce film en est la preuve la plus explicite.
44) Tous les autres s’appellent Ali (1974) de Rainer Werner Fassbinder
Parce que cette leçon de tolérance reste malheureusement d’actualité.
45) Cría cuervos (1976) de Carlos Saura
Parce que l’enfance traumatisée et maltraitée trouve l’un de ses meilleurs plaidoyers dans ce classique espagnol et que celles et ceux qui l’ont vu en cours au lycée gagneraient à le revoir avec plus de maturité.
46) Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese
Parce que c’est l’une des errances les plus marquantes du cinéma et parce que « You’re talking to me ? » est l’une des plus célèbres répliques de film.
47) La Guerre des étoiles (1977) de George Lucas
Parce que même celles et ceux qui n’ont pas vu ce mythe moderne en connaissent certains aspects.
48) Une journée particulière (1977) d’Ettore Scola
Parce que ce film antifasciste permet à Sofia Loren et Marcello Mastroianni de montrer l’étendue de leur talent dans des rôles plutôt inhabituels pour eux.
49) Voyage au bout de l’enfer (1978) de Michael Cimino
Parce que l’on ne sort pas indemne de cette traumatisante fresque sur la guerre du Viêt Nam et que la distribution est irréprochable.
50) Zombie (1978) de George Romero
Parce que ce sommet du film gore a aussi un écho anticonsumériste qui rend ces morts-vivants terriblement modernes.
51) Manhattan (1979) de Woody Allen
Parce qu’il réunit les principales caractéristiques du cinéma de Woody Allen et que sa photographie en noir et blanc a magnifié New York comme peu de films.
52) Monty Python : La Vie de Brian (1979) de Terry Jones
Parce que sous les dehors de l’humour absurde et so British des Monty Python, il y a une vraie satire de la crédulité et de l’hypocrisie, parce que l’idée du film vient d’une simple blague improvisée dans une interview, et puis aussi parce que la chanson finale est devenue un véritable hymne optimiste.
53) Stalker (1979) d’Andreï Tarkovski
Parce que Tarkovski parvient à insuffler un malaise à partir d’une atmosphère pesante et métaphysique et un certain minimalisme.
54) Le Roi et l’Oiseau (1980) de Paul Grimault
Parce que ce dessin animé français, fruit d’une collaboration entre le réalisateur et Jacques Prévert, a une histoire tourmentée qui ne l’a pas empêché de devenir un film adulé à la fois par les critiques, les historiens, les cinéphiles et les professionnels.
55) Shining (1980) de Stanley Kubrick
Parce que tout film d’horreur contemporain doit énormément au génie de Kubrick et parce que c’est l’une des interprétations les plus marquantes de Jack Nicholson.
56) Les Aventuriers de l’arche perdue (1981) de Steven Spielberg
Parce que ce film d’aventures populaire a créé un personnage, Indiana Jones, qui a rendu le métier d’archéologue particulièrement attractif.
57) Blade Runner (1982) de Ridley Scott
Parce que ce film policier de science-fiction, devenu culte, interroge ce qui fait de nous des humains.
58) Dark Crystal (1982) de Jim Henson et Frank Oz
Parce que des marionnettes sont au service de ce classique de la fantasy et parce que ce conte ridiculise toute pensée manichéenne.
59) Amadeus (1984) de Milos Forman
Parce que Mozart devient un vrai personnage de cinéma et parce que le rire de Tom Hulce n’a pas d’équivalent.
60) Paris, Texas (1984) de Wim Wenders
Parce qu’il s’agit d’un road movie calme où la musique de Ry Cooder accompagne le périple d’un amnésique en quête de réponses.
61) La Mouche (1986) de David Cronenberg
Parce que ce film d’anticipation réunit deux thèmes chers à Cronenberg (le double et la métamorphose) et aussi parce qu’il apporte la preuve qu’une adaptation doit véritablement réinventer l’œuvre d’origine pour être réussie.
62) Beetlejuice (1988) de Tim Burton
Parce que personne n’a une vision aussi fun de la mort que Tim Burton.
63) Mon voisin Totoro (1988) de Hayao Miyazaki
Parce que toute la mythologie des studios Ghibli y est résumée. Le film n’est sorti en France malheureusement que beaucoup plus tard...
64) Le Tombeau des lucioles (1988) d’Isao Takahata
Parce que c’est l’autre chef d’œuvre des studios Ghibli et qu’il est difficile d’être plus ému devant un dessin animé.
65) Adieu, ma concubine (1993) de Chen Kaige
Parce que c’est l’un des premiers films chinois à avoir eu une telle reconnaissance internationale, et parce qu’il a contribué à la popularité de Gong Li et Leslie Cheung.
66) Fraise et Chocolat (1993) de Tomás Gutiérrez Alea et Juan Carlos Tabio
Parce que la question de l’homosexualité y est abordée dans le cadre du régime castriste.
67) La Leçon de piano (1993) de Jane Campion
Parce que c’est encore la seule Palme d’or réalisée par une femme, que l’expérience émotionnelle est intense et que la musique de Michael Nyman y est en partie pour quelque chose.
68) Un jour sans fin (1993) de Harold Ramis
Parce que le concept de boucle temporelle y est traité de façon comique, que l’on ne peut s’empêcher de s’imaginer à la place de Bill Murray et que l’on hésite depuis à choisir "I Got You Babe" comme musique de réveil.
69) Forrest Gump (1994) de Robert Zemeckis
Parce qu’aucun film n’a abordé l’Histoire et la société américaines avec autant d’ampleur, que Tom Hanks y est forcément grandiose et que l’on sait depuis que « la vie, c’est comme une boîte de chocolats ».
70) Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino
Parce que ce film est un hommage à la culture populaire et qu’il en fait partie à son tour, et parce que c’est le genre de film postmoderne où l’on se fiche totalement de trouver un sens ou un message, pourvu qu’on ait l’ivresse.
71) Dead Man (1995) de Jim Jarmusch
Parce que rien ne ressemble à ce western poétique, que l’on est parfois aussi paumé que le personnage de Johnny Depp et que la musique de Neil Young a quelque chose de ferroviaire.
72) Toy Story (1995) de John Lasseter
Parce que c’est le début d’une grande histoire pour un studio nommé Pixar, qui a modernisé l’animation à coup d’idées innovantes.
73) Underground (1995) d’Emir Kusturica
Parce que le réalisme magique et le burlesque se côtoient pour montrer l’absurdité de la guerre en général et celle de Yougoslavie en particulier, et parce que le "Kalasnijikov" de Goran Bregović est une tuerie musicale.
74) Fargo (1996) de Joel et Ethan Coen
Parce que les losers sont tantôt fous tantôt drôlement navrants chez les Coen et que l’humour noir est froidement efficace.
75) Trainspotting (1996) de Danny Boyle
Parce que c’est le film d’une génération, que la plongée infernale des personnages dans la drogue y est visuellement palpable (oui, ça ne veut pas dire grand-chose mais c’est cohérent avec le thème) et que la BO peut être réécoutée en boucle.
76) Le Destin (1997) de Youssef Chahine
Parce que le cinéma égyptien n’est guère accessible dans nos contrées occidentales et que le personnage historique d’Averroès gagne aussi à être connu.
77) Le Goût de la cerise (1997) d’Abbas Kiarostami
Parce que ce film défie la censure en Iran en parlant d’un sujet tabou dans ce pays : le suicide.
78) Hana-bi (1997) de Takeshi Kitano
Parce que le montage nerveux et les peintures de ce touche-à-tout de Kitano renouvellent le film de yakuza, passant en un clin d’œil de la brutalité à la contemplation poétique et vice-versa.
79) Ouvre les yeux (1997) d’Alejandro Amenábar
Parce que la question de la réalité de nos perceptions se pose encore quand le générique de fin commence, et parce que cette œuvre originale vaut mille fois son remake américain avec Tom Cruise.
80) Cours, Lola, cours (1998) de Tom Tykwer
Parce que ce film a donné un coup de fouet au cinéma allemand et qu’il s’agit presque de trois films en un.
81) Festen (1998) de Thomas Vinterberg
Parce que l’on ne voit plus les fêtes de famille avec le même œil et que c’est le plus abouti des films respectant le manifeste provocateur du Dogme95.
82) The Truman Show (1998) de Peter Weir
Parce que le concept alors nouveau de télé-réalité est critiqué de façon radicale, que cela n’empêche pas une certaine légèreté et que Jim Carrey prouve qu’il n’est pas qu’un clown.
83) Fight Club (1999) de David Fincher
Parce que c’est un coup de poing dans tous les sens du terme, et parce que c’est un bon moyen de comprendre ce qu’est une image subliminale.
84) Matrix (1999) des Wachowski
Parce que ce cyberfilm de science-fiction digère parfaitement ses nombreuses influences et que l’on se demande quelle pilule on aurait choisie à la place de Neo.
85) La Petite Vendeuse de soleil (1999) de Djibril Diop Mambety
Parce que ce joli moyen métrage dédié aux enfants des rues est le dernier d’un réalisateur sénégalais malheureusement mort trop tôt.
86) Rosetta (1999) de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Parce qu’il s’agit d’un exemple marquant tant pour le cinéma belge que pour le cinéma dit social.
87) Tout sur ma mère (1999) de Pedro Almodóvar
Parce que cet émouvant portrait de femme est l’un des plus représentatifs du réalisateur-phare de la nouvelle vague espagnole, à la fois tragique et drôle, provocateur et tendre.

Lire la première et troisième partie de cet article.

Raphaël Jullien

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