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Affiche

venise 2015 - Se battre contre un système


Dernière thématique en vogue cette année au Festival de Venise, la capacité ou l'envie de se battre contre un système considéré comme injuste ou totalitaire fit l'objet d'au moins sept films.

Pour certains il s'agissait de dénoncer un système corrompu, entièrement dirigé par les puissants pour les puissants. Il en fut ainsi du mexicain Rodrigo Plá, qui avec "Un monstruo de mil cabezas" dénonçait les dérives du système d'assurances médicales, et offrait le portrait d'une femme rebelle, prête à tout pour obtenir le traitement dont son mari a besoin. Un film cynique et fin, sous forme d'effet cocotte minute et de spirale infernale façon « Louise Michel ». Loin de la même finesse, le film espagnol "El desconocido" stigmatisait les méchants banquiers de manière simpliste en rendant l'un d'eux pris au piège dans une voiture bourrée d'explosif, qu'un homme ayant tout perdu menace de faire exploser. Cela n'enlève rien cependant à la qualité de la mise en scène, ni au suspense généré.

L'un des films majeurs du Festival, "Spotlight" contait lui à la façon « Les hommes du président », l'enquête réalisé par un quotidien américain sur les prêtres pédophiles, mettant à jour le liens entre religieux et avocats qui couvraient tout un système. "Por amor vostro", qui aura valu à Valeria Golino la coupe Volpi de la meilleure actrice, se focalisait sur l'instinct protecteur de cette mère, prête enfin à réaliser que seule la parole permettra de mettre la mafia hors d'état de nuire. Une œuvre à la forme déroutante où le présent est en noir et blanc et les flash-backs. Enfin, "A copy of my mind" met aux prise un jeune couple avec les puissants dont ils possèdent sans le savoir une copie vidéo compromettante. Un vrai thriller, plein d'action et de romantisme, qui fonctionne à merveille, créant deux figures de héros en révolte sympathiques.

Enfin, c'est aux rouages politiques d'un pays que s'intéressent les deux derniers films. "A peine j'ouvre les yeux" met en avant le caractère frondeur et limite inconscient de son héroïne, souhaitant chanter malgré les pressions de la police secrète tunisienne. Une œuvre sensible, portée par une jeune actrice prometteuse. Enfin "Rabin, the last day" de Amos Gitai, gratte là où ça fait mal, s'éloignant intelligemment de la théorie du complot, pour stigmatiser le manque de sécurité et surtout le laisser-aller vis à vis des religieux extrémistes. Une approche plutôt efficace pour une sorte de docu-fiction qui n'est cependant pas exempt de longueurs.

Olivier Bachelard

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