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gerardmer 2016 - Bilan


Voilà, le 23ème Festival du Film Fantastique de Gérardmer s'est achevé dimanche 31 janvier 2016. Il est temps de dresser le bilan de ces quatre jours durant lesquels 28 longs-métrages et 14 courts-métrages ont été présentés. Il s'agit à présent de prendre un peu de recul sur les films vus, et de faire le point sur les surprises et les déceptions que comptait ce millésime 2016.

Globalement, la sélection de cette année était assez hétérogène. Du western trash de plus de deux heures, à la comédie horrifique déjantée, en passant par le traditionnel film de possession, la sélection couvrait une grande partie du large spectre du cinéma de genre. Cependant, parmi ces multiples films couvrant ces multiples genres, il n'y a pas eu de véritable claque comme pu l'être « It Follows » l'an dernier ou « Mister Babadook » en 2014. En réalité, le sentiment qu'on gardera de cette édition 2016, c'est d'avoir vu plus de films drôles, comme « Cooties » de Jonathan Milott et Cary Murnion (hors-compétition), voire des films parfois drôles malgré eux comme « Silent Night » de Steven C. Miller, que de vrais films d'épouvante. Une sélection qui a donc fait honneur au côté très "série B" du festival de Gérardmer, mais oubliant un peu les spectateurs venus pour prendre une claque cinématographique.

Certains films comme « February », d'Osgood Perkins (compétition officielle) avaient pourtant le potentiel pour faire vivre aux spectateurs un vrai moment d'angoisse. Malheureusement, il ne suffit pas d'avoir le ton juste. Tout comme « The Witch », de Robert Eggers, « February » présente un vrai problème de rythme.

Quant aux très bons « Bone Tomahawk » et « The Devil's Candy », il leur manque ce petit quelque chose qui vous colle à votre siège et fait s'élever votre rythme cardiaque. Le premier n'avait vraisemblablement pas pour ambition de terrifier le spectateur. Tandis que dans le second, malgré de très bonnes idées de mise en scène et des personnages attachants, on ne peut que rester placide devant la banalité de la menace qui pèse sur eux.

Finalement, parmi les longs-métrages en compétition, seul « Southbound », le film à sketch de Radio Silence, Roxanne Benjamin, David Bruckner et Patrick Horvath, ressort comme un film vraiment dérangeant avec ses situations complètement cauchemardesques. Mais cette année, aucun des 28 longs-métrages proposés n'a réussi ce qu' « It Follows » avait réussi l'an dernier : vous filer réellement les jetons.

On notera tout de même la qualité de la compétition courts-métrages de cette édition 2016. Sur cinq films, on peut dire sans se tromper que quatre sont de véritables pépites, chacun dans leur style. Mention spéciale à « Un ciel bleu presque parfait » de Quarxx avec un excellent Jean-Luc Couchard (« Dikkenek »). C'est sans doute le film le plus dérangeant qu'il nous ait été donné de voir durant ce week-end à Gérardmer. Le réalisateur arrive à instaurer une ambiance malsaine et pesante sans aucune violence, faisant passer son message par la force de son histoire et de ses images. Seul film un peu en dessous : « Quenottes », de Pascal Thiebaux et Gil Pinheiro, qui a pourtant remporté le Grand-Prix du court métrage… Critiques et jury ne peuvent pas toujours être d'accords.


On peut conclure en se disant que, malgré une sélection assez hétérogène, on a assisté à un festival relativement homogène sur le plan de la qualité. Il n'y a pas eu d'énorme déception – même si « The Witch/b> » nous avait été clairement survendu – mais il n'y a pas eu non plus de vraie révélation. Vous savez, ce genre de film qui vous marque et vous bouleverse au point qu'il change votre regard sur le cinéma et modifie la perception de tous films que vous verrez par la suite. Le genre de film qu'on aurait aimé découvrir à Gérardmer…

Adrien Vérot

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