Parmi tous les événements cinéma, il en est un original qui allie réalisation et projection de films : le 48 hours Film project, un concours international ouvert à tout le monde et qui est organisé des États-Unis jusqu’en Afrique du Sud, en passant par le Mexique, l’Inde et bien sûr la France.
Lyon accueille pour la quatrième année consécutive le 48 hours film project. Il s’y tiendra du 30 octobre au 1er novembre 2015.
Nous avons rencontré Nicolas Nova, chargé de projet, qui l’organise dans la capitale des Gaules pour la deuxième année consécutive. Il nous raconte l’organisation et partage ses conseils pour bien appréhender cette grande aventure humaine.
Comment décrirais-tu le 48 h Film project ?
Nicolas Nova : Il s’agit d’un concours international qui demande à des réalisateurs de tourner un court métrage entre 4 et 7 minutes, en 48 heures ! Les équipes inscrites sont invitées au lancement officiel de la compétition. Le chef de chaque équipe tire au sort un genre de film. Il y a tous les genres du cinéma représenté : action, horreur, comédie noire, etc. Ensuite, les organisateurs annoncent à l’ensemble des participants trois contraintes : un objet, une phrase de dialogue et un personnage imposés. Chaque ville récompense ses meilleurs courts métrages et les gagnants sont invités à participer au concours final qui se déroulera cette année à Atlanta. Les 10 meilleurs films sélectionnés seront projetés au festival de Cannes !
Toutes les villes sont-elles logées à la même enseigne ?
NN : Oui les règles sont les mêmes pour toutes les villes. Ainsi, les genres sont identiques partout. En revanche, les contraintes sont envoyées par Mark Ruppert, le fondateur du 48 h Film project qui est à Washington et qui les transmet personnellement à chaque ville participante. On découvre ainsi souvent ces contraintes au dernier moment, pratiquement en même temps que les équipes ! À Lyon, par exemple, l’an dernier la réplique imposée était « Alors on attend pas Patrick ? » !
Comment s’inscrit-on au 48 hours film project ?
NN : Il vaut mieux s’inscrire rapidement en amont, mais on peut le faire la veille du concours. Toutes les villes ont leur page Facebook et leur propre site Internet. Il y a une vingtaine de villes du monde qui vont l’organiser rien qu’en octobre 2015 comme Genève, Montpellier, Lausanne, Toronto, Le Caire et Lyon le 30…
Qu’est-ce qu’on gagne ?
NN : Un jury de professionnels décerne des prix aux films présentés dans des catégories comme meilleurs film, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleure musique, meilleur scénario… et chaque prix est sponsorisé par un partenaire. En France, le partenaire officiel est BNP Paribas. Il offre deux billets d’avion à tous les meilleurs films français qui concourront à la finale internationale d’Atlanta. Canon fait gagner des appareils numériques, Lowe Pro fournit des bagages professionnels pour transporter les matériels de tournage… Sans compter les partenaires locaux comme Rhône Alpes TV, Studio Kord ou Trafalgar Magazine à Lyon qui nous réservent aussi des lots.
Comment constitue-t-on son équipe ?
NN : Généralement les équipes se connaissent bien et ont l’habitude de travailler ensemble. C’est un challenge que tu te lances avec tes potes ! Maintenant, il est déjà arrivé qu’un réalisateur qui ne connaissait personne arrive seul et s’associe à des comédiens sur place, gagnant même des prix à l’issue du 48 hours !
Avant de l’organiser, comment as-tu connu le 48 h Film project ?
NN : Avant j'y participais en tant que comédien sur Paris. Une année, mon équipe tire au sort le genre Drame. Notre réalisateur a tourné directement en impro toute la nuit du vendredi sur une base un peu écrite puis a monté tranquillement tout le samedi. Je jouais un schizophrène en impro totale ! J’ai juste tourné un raccord le dimanche matin mais le réalisateur a fini largement dans les temps. Après, il existe d'autres méthodes : le premier soir, toute l’équipe se réunit pour écrire, le samedi elle tourne parfois jusque tard dans la nuit et s’occupe du montage avec la musique le dimanche.
Quels conseils donnerais-tu à une équipe qui se lance pour la première fois au 48 h Film project ?
NN : Le plus important c’est de ne pas être trop nombreux à l’écriture du scénario : deux personnes maximum. Quand on est trop nombreux le risque c’est qu’à deux heures du matin, tu sois encore en train de défendre ton idée face à trois autres personnes qui veulent en imposer d’autres ! Et le scénario c’est la base pour tes comédiens.
Quel est le planning du 48 h Film project lyonnais dont tu gères l’organisation ?
NN : Le vendredi 30 octobre se réunissent toutes les équipes participantes qui auront 48 heures pour faire leur court métrage et le remettre à la même heure le dimanche suivant. Les films seront projetés le 17 novembre au cinéma Comoedia. Lors de cette soirée devraient également être remis tous les prix. Elle sera aussi ouverte au grand public qui décernera son Prix du public après la projection de tous les courts métrages reçus dans les temps !
Comment se défendent les équipes lyonnaises ?
NN : Les films produits à Lyon ont déjà gagné plusieurs prix lors des finales internationales, notamment "Les Dernières marches" d’Alex Guery qui a remporté les prix du 2e Meilleur film, de la meilleure image et du meilleur montage en 2012, et « Retcon des Parasites », qui a obtenu le prix du meilleur scénario de Lyon 2014, a reçu le prix du meilleur scénario à Hollywood ! Cette équipe des « Parasites » qui avait fait la tournée des cinq villes françaises avait quand même obtenu quatre fois la première place ! Il partage d’ailleurs ses conseils dans une vidéo YouTube très drôle ! Je vous invite vraiment à la visionner ! Et comme il le dit lui-même, le 48 h film project « C’est juste méga top cool délire ! ».
Pour plus d’informations :
>>> Tout savoir sur le 48HFP
>>> La page web du 48 h Film project de Lyon
>>> Sa page Facebook
>>> La page événement du Cinéma Comoedia pour la projection des courts métrages
>>> Le 48HFP pour les nuls sur YouTube !
Mathieu Payan
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais