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hallucinations-collectives 2015 - Retour sur les courts en compétition


Pour la deuxième année consécutive, le festival Les Hallucinations Collectives nous a regroupé les huit courts-métrages en compétition en une seule et même séance. Contrairement à l'édition 2014, la sélection 2015 fut bien plus disparate en terme qualitatif. Du bon et du moins bon donc, avec, dans le haut du panier, un court qui se distinguait haut la main : "The Boy with a camera for a face". Nul doute qu'il s'agissait du grand favori pour la remise des prix. Retour sur les films présentés, dans l'ordre de préférence du rédacteur:

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The Boy with a camera for a face de Spencer Brown

Court métrage venu d'outre-manche, "The Boy with a camera for a face" part d'un fait complètement surnaturel et absurde : la mise au monde d'un enfant pourvu d'un appareil photo à la place de la tête...

Narré en vers, doté d'une photographie désuète et élégante, magnifiant l'environnement urbain britannique, "The Boy with a camera for a face" commence comme une simple plaisanterie potache pour finir par livrer une vraie critique sur notre société moderne. Indéniablement le meilleur de la sélection.

La Bande annonce :

THE BOY WITH A CAMERA FOR A FACE from Christopher Moon on Vimeo.



Symphony No. 42 de Reka Bucsi

Voici un film d'animation faisant la part belle aux animaux, sur fond de symphonie. Une série de vignettes plus loufoques et absurdes les unes que les autres, dépeignant plusieurs espèces dans leurs intimités et leurs relations avec les hommes, quelque peu différentes de celles que l'on connaît.

Simples et efficaces, ces instantanés sont pour la plupart tous truculents et rythmés par une symphonie qui a certainement dû être la principale inspiration de la réalisatrice hongroise. Un vrai plaisir pour les amateurs de non-sens.

La Bande annonce :

Symphony no. 42 - teaser from Reka Bucsi on Vimeo.


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Sale Gueule> d'Alain Fournier

Loïk, ancien combattant balafré lors de la guerre se voit réaffecté à une nouvelle fonction mais cette fois dans la vie civile. Visiblement l'armée ne désire pas qu'il se réinsère vraiment dans la société puisqu'il est envoyé sur un phare isolé où il doit assister Morlaix, un vieil ermite, gardien de la flamme faisant tourner ce phare baptisé l' "En-Fer"…

Film d'animation québécois dans lequel des marionnettes s'animent, "Sale Gueule" vaut pour la qualité de ses décors, très soignées, et son écriture à la fois lugubre et poétique, contribuant grandement à cette ambiance et son charme si particulier.

La Bande annonce:

SALE GUEULE (BANDE-ANNONCE) from Alain Fournier on Vimeo.



Site officiel:
http://salegueule.tv

Autogrill de Théophile Gibaud

Un employé de fast-food se prend la honte sur son lieu de travail lorsque ses collègues apprennent qu'il a reçu un colis contenant le livre "Twilight : Hésitations". Celui-ci soutient pourtant qu'il y a eu erreur de la part fournisseur.

Sympathique petit court, sans prétention, "Autogrill" charme par son humour potache dans un style se rapprochant de "South Park" et "Moot-Moot". Un petit plaisir coupable.

Voir le court:

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Tiger de Jacob Chelbowski

Un cadre dynamique rentre chez lui, où une jeune femme l'attend toute nue sur le lit. Il la caresse, l'appelle "Minette" et lui donne du lait dans un bol à même le sol. S'agirait-il en fait d'une chatte ?

Court métrage sans grand intérêt si ce n'est pour le jeu de son actrice principale, dévouée à mimer le comportement d'un chat, "Tiger" ne tient d'ailleurs la route que grâce à cette implication, nous faisant douter tout du long de la perception des protagonistes. Ceci mis à part, pas grand-chose à retenir. Le court se terminant en queue de poisson, on se demande si le réalisateur ne voulait pas simplement mettre en scène un fantasme…

La Bande annonce :

TIGER,excerpt from Michal Sosna on Vimeo.



How to make a Nightmare de Noah Aust

Dans un laboratoire crasseux, deux individus aux lunettes étranges et habillés comme des scientifiques, surveillent le sommeil d'une jeune fille ayant vécu un traumatisme familial. Ils peuvent visiblement contrôler ses rêves et lui concoctent des cauchemars sur-mesure.

Dans une atmosphère rappelant celle de des films de Caro et Jeunet dans les années 90, "How to make a nightmare" est un mélange de prises de vue réelles et de stop-motion. Bien que son ambiance poisseuse rende ce court intéressant, on finit par être déçu à cause de sa fin trop abrupte, concluant trop rapidement un univers qui aurait mérité d'être un peu plus développé.

Site officiel pour voir le court


Beach week de David Raboy

Un groupe de jeunes est en vacance dans une baraque en bord de mer. L'amie de l'une des filles présentes disparaît subitement. Sa copine commence à s'inquiéter...

Court indépendant kickstarté filmé et monté à la manière d'un Malick, l'atmosphère complètement envoûtante et hypnotique de ce film ne suffit malheureusement pas à combler son manque de propos. Jouant un peu trop sur la carte du mystère tout du long (agrémentée en plus de quelques dialogues abscons), on ne saura finalement même pas de quoi il en retourne à l'issue du film. Décevant.

Site officiel :
http://www.david-raboy.com/beach-week.html

Tempête sur Anorak de Paul Cabon

Deux jeunes inventeurs se font surprendre par une tempête s'abattant sur les côtes bretonnes et finissent par se rendre compte que quelqu'un en veut à leur invention...

On a peut-être raté quelque chose à la projection de ce court français, tant celui-ci fut bardé de prix en festivals (dont le prix du jury à Sundance cette année). "Tempête sur Anorak" est un film sans queue ni tête, aux envolées versant dans le ridicule et le déjà vu. Ajoutons à cela un humour particulier dont il faut vraiment être client pour ne pas se voir relégué sur le bord de la route.

Site officiel:
http://paulcabon.com/Tempete-sur-anorak

Pour plus de renseignements :
Festival Hallucinations collectives 2015
du mardi 31 mars au lundi 06 avril 2015
Site officiel: www.hallucinations-collectives.com

Alexandre Romanazzi

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