64ème Festival de Berlin - Berlinale 2014
du 06 au 16 février 2014
Berlin – Allemagne
Thématique récurrente aussi cette année, l'inclinaison de l'être humain à tenir malgré tout à la vie, a traversé de nombreux films.
Il en va ainsi du dernier Alain Resnais, décédé le 1er mars, soit quelques jours après avoir reçu le prix de l'innovation pour « Aimer bière et chanter », son adaptation de la pièce de théâtre La vie de Riley d'après Alan Ayckbourn (déjà auteur des pièces à l’origine de "Smoking/No Smoking" et "Cœurs"). Traitant du vieillissement, de la maladie, de la combativité de chacun, le film se pose en ode à la vie, et aborde les questions du temps à passer ensemble entre amants ou amis, des secrets que l'on garde enfouis, des parts de sa vie que l'on occulte volontairement, et de la volonté de bien vivre les années qui restent.
Avec « Dans la cour », présenté à la Berlinale Special, deux personnages en pleine crise existentielles se rencontrent, s'aidant tous deux à vivre un peu mieux. D'un côté le personnage de Catherine Deneuve tente de trouver un sens à sa nouvelle vie de retraitée, mais se laisse dévorer par ses phobies, symbolisées par la fissure dans le mur de son appartement qui l'obsède. De l'autre, celui de Gustave Kervern hésite entre reprendre pied ou se perdre totalement, capable de générosité comme de cruauté, il évolue déjà dans un autre monde. Touchant et drôle, le film trouve son subtil équilibre dans le jeu sans faute de ses acteurs et un discours sous-jacent sur l'incapacité ou non à capter ce qui nous relie à la vie.
Le suicide était aussi cette année, au cœur d'une comédie, « A long way down », nouveau long métrage (en anglais dans le texte) de Pascal Chaumeuil, réalisateur de « L'arnacoeur ». On y suit un groupe de quatre suicidaires, qui s'étant croisés sur le même toit, décident de ne pas sauter et se donnent un an pour changer leur vie. Découpant son film selon des portraits plus détaillés de chacun, permettant d'éclairer leurs différents motifs, le film séduit par son casting (Pierce Brosnan, Toni Colette, Imogen Poots et Aaron Paul), les petits jeux idiots dont les personnages se régalent avec ironie, et un état d'esprit positif confinant au conte.
Mais la réelle bonne surprise de cette année fut le nouveau film de Claudia Llosa, gagnante de l'Ours d'or en 2009 avec « Fausta ». Délaissant ses excès esthétisant, la réalisatrice péruvienne a ému le festival avec « Aloft », un récit familial poignant sur le pardon et la maladie. Questionnant chacun sur son désir de croire aux miracles, sur son rapport à la nature ou au religieux, le film est surtout un drame foudroyant sur la capacité à pardonner et la détresse de l'homme face à une mort annoncée.
Pour plus de renseignements :Olivier Bachelard
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