© Shellac
Un portrait peu reluisant de l’Amérique d’aujourd’hui, où de jeunes drogués côtoient des vétérans de guerre, où des mères à la dérive traînent avec des hommes en guerre contre le monde…
Oubliez les visions idylliques de l’Amérique et les cartes postales des plus belles plages de la côte ouest, Roberto Minervini a une toute autre vision de ce pays. Avec son documentaire, il nous offre une plongée au cœur de l’Amérique, celle qui vit plus qu’elle ne survit, celle qui a perdu sa foi dans les élites dirigeantes, celle qui cherche terriblement à oublier la morosité de son quotidien. Des redneck aux whitetrash, de la politique à la drogue, la caméra nous immerge dans les méandres de communautés ayant perdu tout espoir.
L’objectif épouse alors ses sujets, se rapprochant au plus près d’eux, sans effet de style, recherchant une vérité abrupte et directe. Néanmoins, si les images saisissent aux tripes et choquent le spectateur, il manque cruellement un point de vue à ce métrage fourre-tout, plus pot-pourri que melting-pot réussi. Sans véritable fil conducteur autre que nous montrer cette partie de l’Amérique fière de son armée et qui rejette Obama, "The Other Side" finit par créer une certaine superficialité, comme si le réalisateur avait peur de pénétrer effectivement dans ces microcosmes une fois les présentations faites.
La deuxième partie sur l’entraînement d’une milice de voisinage s’impose comme les minutes les plus intéressantes, notamment parce qu’une réflexion commence à s’esquisser. Néanmoins, ce sursaut ne parviendra pas à transformer ce documentaire puissant par les images en un film dont la force tiendrait dans le message. Ne suscitant aucun écho, "The Other Side" a bien du mal à faire entendre sa voix et dépasser la simple juxtaposition de situations anecdotiques. Avec un tel matériau d’origine, le résultat présenté aurait dû être bien plus ambitieux…
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