© Epicentre Films
Benoît et sa femme Claire arrivent à la campagne dans une maison de famille qu'ils comptent vendre. Le frère de Claire habitait là et s'est récemment suicidé d'un coup de fusil dans la tête. Il vivait isolé et passait vraisemblablement pour un homme peu équilibré. Peu après leur arrivée, Claire, perturbée par la disparition de son frère, commence à agir et réagir bizarrement. Elle continue à laisser des messages sur le portable de son frère, et est persuadé qu'il y a quelqu'un dans la maison...
La réalisatrice de « Peau d'homme cœur de bête » et « Rencontre avec le dragon » nous revient après sept ans d'absence et un passage par le documentaire. Si l'installation du lieu lugubre que constitue cette maison et des personnages qui forment un couple déséquilibré, est plutôt réussie, réussissant à intriguer voire mettre mal à l'aise (la discussion avec les « éboueurs » sur la nature dérangée du frère...), c'est grâce à cette introduction que l'on ne doute pas un seul instant de l'intention, louable, de la réalisatrice, de faire un film dit « de genre ».
Malheureusement les choses se gâtent rapidement et en guise de peur, le spectateur, selon son humeur, aura plus droit à de vrais fou-rires face aux invraisemblances qui s'accumulent et aux fausses pistes jamais vraiment exploitées, même pour partie. Il faut dire que la première invraisemblance est de taille, et d'une telle taille que l'on a du mal à croire au moindre événement qui suivra.
Charles Berling, le mari, alerté par sa femme sur la présence potentielle de quelqu'un dans la maison, découvre un trou dans la cave. Non seulement il a la mauvaise idée de s'y glisser avec une lampe de poche (ce que vous feriez sans hésitation bien entendu ! Mais qui donne au passage certainement la meilleure scène du film, d'une impressionnante claustrophobie ou « claustro-génie » pourrait-on dire). Que fait-il alors au lieu de le reboucher par tous les moyens et les matériaux les plus lourds qu'il puisse trouver ? Et bien il pose dessus une simple palette de bois en équilibre et retourne se coucher, laissant sa femme dans la maison pendant la journée et le trou ouvert pendant plusieurs jours !
Bref, on n'y croit déjà plus. Et malgré les deux interprètes qui font ce qu'ils peuvent, les surprises téléphonées, amenées comme un cheveux sur la soupe, comme les ennuis d'argent du mari (sic), le sdf qui vit dans les bois ou autre photo des enfants « élevés avec des fusils », agacent et vous entraînent dans un rire nerveux. La possibilité d'un mari manipulateur est vite éludée, la piste de la femme boulimique et réellement dérangée aussi, reste une pseudo histoire bancale, dont on voit venir la fin avec stupeur, effarement, mais sans aucun tremblement. Ceci sans parler de l'ahurissant épilogue final, avec chiens méchants sortis de nulle part...
Reste Valérie Bonneton, actrice lunaire, qui obtient enfin ici un premier rôle, après avoir été longuement sous-employée en bonne copine (« Les Petits Mouchoirs », « L'Heure D'été ») ou en fille un peu bringue ou paumée. En espérant que ce mauvais choix ne l'empêchera pas d'obtenir prochainement de nouveaux rôles en tant que tête d'affiche.
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