© Le Pacte
Jesus et Fausto sont deux clandestins mexicains émigrés à Los Angeles. Un matin ils attendent comme tant d’autres un petit boulot pour la journée. Exploités et humiliés par un entrepreneur sans scrupules, ils décident le soir venu de prendre en otage une mère de famille seule dans son pavillon de banlieue...
Plan fixe d’un canal en bêton asséché. Loin, très loin apparaissent deux hommes. En temps réel (pas loin de 5 minutes !) on suit leur progression vers la caméra. Avant même le générique, le ton est donné :“Los Bastardos” sera un film lent, très lent, totalement dénué de musique.
Sur plusieurs aspects “Los Bastardos” peut s’apparenter au film de Fernando Eimbcke “Lake Tahoe”. Mis à part le fait que ce soient deux films mexicains, le principe de narration est le même : des scènes longues, brutes de décoffrage, qui s’attardent sur des détails assez insignifiants. Jesus et Fausto qui boivent des bières en silence sous un arbre, la mère qui prépare le dîner de son fils puis qui débarrasse la table, tout est filmé en temps réel. Mais à la différence du film de Eimbcke, où se dévoilait par petites anecdotes le drame d’une famille en deuil, “Los Bastardos” ne nous apprend pas grand chose sur la condition des clandestins mexicains aux Etats Unis.
Car très vite l’histoire prend la forme d’un huis clos sordide quand les deux hommes prennent la mère de famille en otage. Celle ci braquée par un fusil à canon scié, se voit obligée de leur préparer à manger. Ainsi s’exprime leur vengeance face à une société qui les méprise. Le pamphlet s’arrêtera là, car très vite le film dérape dans une perversion aussi inutile que cliché. Dans ce film, Amat Escalante réunit tous les stéréotypes que certains peuvent reprocher au cinéma d’art & d’essai : des scènes interminables dépourvues d’intérêt, d’autres malsaines et violentes pas vraiment justifiées. En résumé, un film qui agace plus qu’il ne provoque.
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