Un père se découvre malade des poumons, perd son travail, et apprend que sa maison va être rasée. Il a alors bien du mal à s'occuper de son fils attardé et de sa fille de neuf ans, qui va prendre les rennes de la famille...
D'abord tourné vers le portrait d'un père, sur lequel le sort s'acharne et qui ne trouve un réconfort que dans la boisson, le récit de « With a girl of black soil » se concentre ensuite sur la fille de ce dernier, qui va peu à peu prendre la direction des choses. Bouclant son film autour d'un arrêt d'autobus, symbole initial de l'attente heureuse d'un père qui rentre du travail, le réalisateur le conclut de manière plutôt dépitée, la fillette, le regard perdu, voulant fuir un environnement néfaste.
Avare en paroles, le film dépeint cependant un contexte social intéressant, donnant à voir un système totalement défaillant, face aux suppressions d'emplois dans les mines de charbon et aux restructurations qui font peu de cas de l'humain. Il montre aussi comment la solidarité se délite peu à peu, dans une société coréenne qui coure au capitalisme. En inversant les rôles, les enfants devant désormais prendre soin de leurs parents dès leur plus jeune âge, il met également l'accent sur le sacrifice d'une génération, victime de plein fouet de changements certainement trop rapides. Un film sombre, comme les montagnes grisâtres au milieu desquelles un petit village recouvert de suie, se vide peu à peu.
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