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Thierry est un membre du GIGN, le Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale. Alors qu’il s’entraîne, son unité est mobilisée pour une nouvelle mission : à Alger, quatre terroristes viennent de prendre en otage les passagers et les membres d’équipage d’un avion de la compagnie Air France qui devait décoller pour Paris...
Le GIGN est l’unité d’élite de notre Gendarmerie nationale. Elle s’est illustrée en 1994 sur le tarmac de l’aéroport de Marignane en évacuant les passagers traumatisés du vol Alger-Paris et en neutralisant leurs preneurs d’otages qui avaient planifié un terrible attentat en France. Julien Leclercq, qui a lu en une nuit le livre d’un des membres du GIGN sur les faits historiques de cet événement, a décidé d’adapter le roman au cinéma. Roman ? En effet, le scénario multiplie les angles de vues de cette histoire et nous plonge dans un véritable roman d’espionnage et d’action… dans un drame humain.
Cela tombe bien, Julien Leclercq aime filmer plusieurs histoires parallèles (déjà pour « Chrysalis » on en suivait deux). Ici, on assiste premièrement à la préparation des terroristes et à leur prise d’otages dans l’avion d’Air France ; on suit également l’entraînement du GIGN et le fameux assaut sur le tarmac de Marignane ; on voit aussi comment le Ministère des affaires étrangères gère l’affaire depuis Paris ; enfin, on côtoie le quotidien d’une femme désemparée face au drame qui se déroule sous ses yeux, son mari étant un des hommes clés du GIGN sur cet assaut.
Toutes les histoires ne pourront vous toucher au même niveau. Celle de la femme de Thierry, si elle ne présente que peu d’intérêt pour le public masculin, saura émouvoir la gente féminine, un peu oubliée dans cette escalade de violence. Les parties les plus intéressantes sont celles qui nous en apprennent davantage sur la face cachée de cette prise d’otage : les cercueils arrivant avant même l’assaut final, la décision d’abattre l’avion s’il n’avait pas atterri à Marseille, la découverte grâce à l’enquête du Ministère des Affaires étrangères que le dessein des terroristes du GIA n'était autre qu'un 11-septembre avec sept ans d’avance.
La partie la plus haletante est celle qui retrace l’assaut des hommes du GIGN dans l’avion mitraillé de toute part par les terroristes qui comprennent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Un moment de tension maximale retranscrit à l’écran en temps réel… Car « l’originalité », si vous m’accordez ce terme, de cet assaut est qu’il a été vécu en direct à la télévision par plusieurs millions de téléspectateurs à travers le monde. De nombreuses images d’archives alimentent d’ailleurs la réalisation de Julien Leclercq. Une belle réalisation, nerveuse, qui n’est pas sans rappeler l’efficacité d’un Florent Emilio Siri comme dans « Nid de guêpe » ou « L’Ennemi intime ».
Côté casting, on est impressionné par les comédiens interprétant les terroristes tous terrifiants de vérité, que ce soit dans leur folie, leurs doutes ou leur détermination. Un coup de chapeau au jeune Aymen Saïdi qui déroute à nouveau, après son impressionnante prestation dans « Dernier étage, gauche, gauche » (injustement boudée au César cette année). Il faut d’ailleurs un long moment avant de le reconnaître dans ce nouveau rôle qui commence à lui coller à la peau (deux fois preneur d’otage dans ses deux derniers films !).
« L'Assaut » a remporté deux récompenses au 19e Festival du film de Sarlat : le Prix des lycéens et la Salamandre d'Or pour Aymen Saïdi, sacré meilleur interprète masculin (tiens, comme c’est étrange !). Le film reste un témoignage rare sur le métier de ces hommes du GIGN qui risquent leur vie juste… parce que c’est leur métier.
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