Beatriz vient d’être engagée dans un hôpital psychiatrique moderne, situé sur la cote espagnole. Elle y découvre divers patients et des personnels portés sur des pratiques médicales toutes différentes. Mais après la mort d’un des patients, elle commence à douter de l’honnêteté du directeur de l’établissement, et sombre peu à peu dans la paranoïa…
Construit à la manière d’une boucle temporelle, le film de David Carreras commence par un accident (un camion qui se renverse) et se termine par un autre. Le réalisateur a ainsi construit son film, comme un puzzle d’apparence linéaire, mais qui contient à l’évidence des blancs, qu’il traduit en de simple rêves, ou cauchemars, au début du film, puis en d’impalpables trous vers la fin.
Grace à un remarquable travail sur les décors, fait de lignes verticales, écrasant l’être humain, il installe une ambiance inquiétante, que le comportement douteux du personnel de la clinique renforce au fil de l’histoire. Au milieu de ces « gueules » d’acteurs, la superbe Cristina Brondo se débat, perdue dans les méandres d’un lieu complexe, dont la structure affirme un parallélisme avec le cerveau humain, avec ses parties visibles et ses coins secrets.
On se laisse, comme elle, prendre au piège, et chacun peut se construire son film, sa révélation du passé, son état du présent, et sa vision du futur. Un film qui malmène donc les sens, et fait appel aux phobies de chacun, l’enfermement psychique étant au cœur du récit. Une œuvre noire, qui n’est pas sans évoqué David Lynch, sans les penchants humoristiques macabres.
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