SÉRIE

LUTHER

LUTHER

série créée par Neil Cross

avec Idris Elba, Ruth Wilson, Paul McGann, Warren Brown...

PREMIÈRE DIFFUSION: 2010 DIFFUSÉE SUR: SITE OFFICIEL

John Luther est inspecteur à la police criminelle de Londres. Il est peut-être même le meilleur, son sens de la déduction et son acharnement lui permettant de déjouer les plans des pires criminels. Mais son dévouement professionnel, proche de l'obsession, fait de Luther un être à part qui a du mal gérer ses relations avec ses proches ainsi que ses propres démons intérieurs.



Sombre et réaliste, LA série choc d'outre-Manche


Pour tout amateur de bonne série policière et d'émotions fortes, Luther est une série à ne manquer sous aucun prétexte. D'une part, les intrigues sont bien ficelées et très intelligentes pour passer à côté de tous les stéréotypes qui guettent ce genre de série. On a bien sûr des figures connus (le flic acharné, le psychopathe démoniaque, la victime larmoyante...) mais elles sont incarnées par des comédiens de talents et servies par des dialogues prenants. Idris Elba, qui donne ses traits à John Luther est encore peu connu dans nos contrées et pour cause. Ne jouant que les seconds couteaux sur grand écran (on l'a aperçu dans « 28 semaines plus tard », « Rockn'rolla », « American Gangster » ou plus récemment dans « Thor ») ainsi que dans plusieurs séries (« The Wire », « The Office »), "Luther" est le premier rôle qui le place (enfin!) en haut de l'affiche et à juste titre. Sa sombre performance justifie à elle-seule de découvrir cette série et ne peut que le propulser dans l'avenir vers des rôles plus conséquents. C'est d'ailleurs en bonne voie puisqu'il sera à l'affiche en 2012 du « Prometheus » de Ridley Scott.

La première saison se compose de six épisodes d'une heure. Chaque épisode présente une nouvelle affaire à résoudre tandis qu'évolue progressivement la situation personnelle de Luther qui essaie tant bien que mal de se remettre du rejet de sa femme. Le parti pris des enquêtes est de dévoiler l'identité du coupable dès le début de l'épisode. L'intérêt réside d'une part donc dans la réflexion de Luther qui lui permettra de résoudre l'affaire, une réflexion souvent portée sur le détail insignifiant mais crucial, largement mais intelligemment inspirée de Sherlock Holmes. Il est aussi intéressant de noter que la série présente une spécificité propre à sa ville: Londres étant une des villes les plus vidéo-surveillées au monde (le nombre de caméras de surveillance est de l'ordre de 500 000), ces films représentent dans la plupart des épisodes la première source potentielle d'indices. Côté casting, les comédiens endossant le rôle difficile à porter du criminel sont simplement prodigieux. On a un peu de tout, du sniper tueur de policiers au maniaque sexuel, en passant par le fétichiste et le ripoux. La série semble créer une sorte d'irrésistible crescendo de tension au fil des épisodes. Les « méchants » se font de plus en plus impressionnants tandis qu'en parallèle l'histoire personnelle de John Luther nous mène vers un final de haute volée qui appelait logiquement une deuxième saison, ce qui fût chose faite.

La deuxième saison ne nous présente que quatre nouveaux épisodes d'une heure, mais quelle saison! De tout point de vue, elle va encore plus loin que la précédente. Cette fois-ci seules deux affaires devront être résolues par Luther, chacune s'étalant sur deux épisodes. Le ton général est plus sombre, autant dans le propos que dans la représentation: âmes sensibles, accrochez-vous pour les deux derniers épisodes qui nous feront découvrir un tueur diabolique qui fera passer tous les précédents pour des enfants de chœur... Le final de cette seconde saison (qui s'est achevé en juillet 2011) est cependant trop conclusif pour pouvoir immédiatement prophétiser une troisième saison. A ce jour, rien n'a été annoncé mais on peut s'attendre à ce que la série s'arrête là. Toujours est-il que Luther laisse derrière lui dix épisodes passionnants qui montrent que les séries anglaises, à l'image du « Sherlock » de la même BBC, ont encore beaucoup de ressources.

Rémi Geoffroy
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