Interprète
©Universal Pictures international France
Sean William Scott est, aujourd’hui, un héros culte pour tous les ados de la planète. Spécialisé dans les rôles de « jerks » déjantés ou de crétins gentiment naïfs, il est bien souvent l’attrait comique principal de ces teen-movies. Pour autant, il a su se diversifier et faire quelques immersions dans d’autres registres.
Sean William Scott est né le 3 Octobre 1976, au cœur d’une famille recomposée, dans la petite ville de Cottage Grove, dans le Minnesota. Septième enfant de la famille, il fut, de ses propres aveux, le plus gâté. Enfant, il ne manquait ainsi de rien et bien souvent ses souhaits étaient exhaucés. Le petit Sean, garçon vif d’esprit, et très mature pour son âge, avait pris l’habitude de nouer des liens d’amitié avec des enfants plus vieux que lui. Il n’hésitait pas non plus à aider sa mère, femme au foyer, dès qu’il le pouvait, et se rendait à des offices religieux jusqu’à trois fois par semaine. Néanmoins, Sean ne semblait pas heureux et ses comportements déroutaient souvent ses parents qui devaient faire face à ses sautes d’humeur. Malgré tout l’amour reçu, Sean se sent oppressé et c’est ainsi qu’il va chercher à s’évader, à se créer son propre monde. C’est à ce moment-là qu’il se découvre des dons pour l’écriture, suivant l’exemple de son frère aîné, Daniel, rédacteur pour le journal satirique « The Onion ». L’écriture lui permet de s’ouvrir aux autres ; arrivé au collège, il devient rapidement l’un des garçons les plus populaires de son école. Doué pour les études, il excelle également dans les sports, rêvant même d’en faire carrière durant ses jeunes années. Mais un petit boulot va venir tout chambouler. En effet, Sean William Scott va trouver un emploi dans le cinéma local, ce qui lui permettra de visionner de nombreux films gratuitement. Il est alors émerveillé par la beauté du Cinéma et ses premières expériences cinématographiques vont être déterminantes pour la suite de sa vie ; il fantasme, désormais, sur une carrière d’acteur.
Pour autant, il continue de se focaliser sur ses études. Une fois diplômé de Park High School, il part pour la Californie en rejoignant le Glendale Community College. Néanmoins, il est toujours habité par ses désirs de cinéma et lorsqu’un concours de jeunes talents est annoncé à Los Angeles, Sean saute sur l’occasion. Inexpérimenté, le jeune homme ne panique pas pour autant, bien au contraire. Sa fougue et son insouciance vont surprendre les casteurs d’ABC présents, ceux-ci décidant alors de lui proposer une apparition dans « La force du destin ». Si ce rôle reste anecdotique, il a le mérite de lui offrir de nouvelles opportunités. Laissant définitivement de côté ses études, Sean William Scott apparaît dans plusieurs publicités, dont l’une où il côtoie Magic Johson, idole de sa jeunesse. On peut aussi voir son visage dans quelques téléfilms et dans la série « Unhappily Ever After ». Malheureusement, il n’arrive pas à obtenir des rôles conséquents et les nécessités financières le poussent à multiplier les petits boulots pour survivre (coach sportif, concierge, vendeur de churros dans un zoo…). S’obstinant et se forgeant un caractère de plus en plus fort, rien ne pourrait l’empêcher de réaliser son rêve, pas même deux agressions successives dans les rues de Los Angeles qui le dépouillent du peu d’étrennes qu’il possédait. Multipliant les castings, la chance va bientôt lui sourire.
Alors qu’il n’avait jamais envisagé de jouer un rôle comique, il décide, par hasard et certainement par dépit, de passer le casting d’un projet qui souhaite renouveler le genre de la comédie américaine : « American Pie ». La suite est désormais célèbre, Sean obtient le rôle de Stifler, ado pervers et sans grande intelligence mais terriblement drôle, qui lui vaudra une notoriété internationale. Sans aucun tabou, le long-métrage devient rapidement culte pour toute une génération et Sean William Scott sera, à jamais, assimilé à une image de looser dont les techniques de drague laissent à désirer. C’est ainsi qu’il se spécialise pour les teen-movies, enchaînant dès l’année suivante des projets tels que « Destination Finale », « Road Trip » et le cultissime « Eh mec ! Elle est où ma caisse ? ». Il retrouvera en 2001 et 2003 son personnage odieux de Stifler, s’imposant définitivement comme le personnage le plus intéressant de la saga mais aussi comme l’attrait comique principal. Fort de ses succès commerciaux, Sean William Scott va se spécialiser dans la comédie, souvent dans un genre où vulgarité et sexe sont les maîtres-mots de l’histoire. Néanmoins, son talent n’en est pas moins présent et il n’hésitera pas à s’illustrer dans des comédies plus familiales («
Bienvenue dans la Jungle »). Surtout, l’adolescent devenu homme va chercher à diversifier son registre et à étoffer ses capacités de jeu. C’est ainsi qu’il apprendra les arts martiaux pour « Le gardien du manuscrit sacré » ou qu’il fera partie du projet ambitieux et expérimental, sur fond d’apocalypse, de Richard Kelly, « Southland Tales », sa voix retentissant également dans la saga « L’âge de glace» dans le rôle de l’opossum complètement barré, Crash.
Retournant allégrement à des rôles d’adultes attardés, refusant de vieillir (« Les grands frères », « Top Cops »), Sean William Scott est parvenu à se faire un nom. Retrouvant en 2012 son rôle iconique de Stifler, bloqué dans le passé et refusant de faire face à ses responsabilités d’adulte, il excelle définitivement dans les prestations de loosers attendrissants. Ne se prenant pas au sérieux, toujours aussi joyeux de vivre de sa passion, il est aujourd’hui une figure reconnue des comédies américaines. Or, si l'on dit que pour jouer un « con », il faut être doté d’une grande intelligence, Sean William Scott ne doit donc pas être loin du prix Nobel.
Le saviez-vous ?
Alors qu’il s’est spécialisé dans les rôles de loosers, Sean William Scott était pourtant l’une des stars de son lycée. Il a ainsi été élu « élève le plus sympa » de son lycée et a obtenu la couronne de Roi du bal de Promo.
Filmographie sélective
2012 : American Pie 4, de Hayden Schlossberg et Jon Hurwitz
2010 : Top Cops, de Kevin Smith
2009 : Les Grands frères, de David Wain
2006 : Southland Tales, de Richard Kelly
2005 : Shérif fais-moi peur, le film, de Jay Chandrasekhar
2004 : Bienvenue dans la Jungle, de Peter Berg
2003 : American Pie : marions-les !, de Jesse Dylan
2003 : Le gardien du manuscrit sacré, de Paul Hunter
2001 : Evolution, d’Ivan Reitman
2001 : American Pie 2, de James B. Rogers
2001 : Eh mec, elle est où ma caisse ? de Danny Leiner
2000 : Road Trip, de Todd Phillips
2000 : Destination Finale, de James Wong
1999 : American Pie, de Chris et Paul Weitz
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Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais